Chutes des Chaudières en Outaouais

par Boucher, Louise N.

Vue du moulin et de la taverne de Philemon Wright aux chutes des Chaudières, à Hull, sur la rivière des Outaouais, dans le Bas-Canada, 1823

À un kilomètre du Parlement canadien, le secteur de la chute des Chaudières compte de précieuses traces de l’Amérique française. Le sentier des Voyageurs, les glissoirs à radeaux, le pont des Chaudières et le cadre bâti industriel sont autant de vestiges porteurs d’un vécu francophone interrelié à d’autres communautés. À ces biens s’ajoutent des personnages historiques nationaux dont Philemon Wright, fondateur du patelin qui deviendra la ville de Gatineau. Fait intéressant, la trajectoire historique du secteur des Chaudières se décline en une série d’œuvres paysagères qui ajoutent au lieu à la fois de la mémoire et de l’imagination, soit de l’esprit. Ces œuvres deviennent ainsi un important vecteur de l’esprit du lieu.

Article available in English : Chaudière Falls in the Outaouais Region

 

Le site des chutes des Chaudières

Le site des Chaudières : au centre, la grande chute ceinte du barrage en hémicycle, à gauche la rive gatinoise, à droite les îles, les anciens glissoirs à radeaux et la berge ottavienne, 2006

Localisé dans la région de la capitale nationale du Canada, le site chevauche la frontière des provinces du Québec et de l’Ontario, ainsi que des villes de Gatineau et d’Ottawa. Outre les chutes, son paysage révèle un barrage en hémicycle, un segment de la rivière des Outaouais, des îles (Chaudière, Victoria, Amelia, Albert ainsi que Philemon, devenue une presqu'île), deux rives, deux ponts (des Chaudières à l'ouest et du Portage à l'est), des sentiers pédestres, un centre d’interprétation autochtone, des édifices industriels désaffectés, de petites centrales électriques et une papetière récemment fermée. Les chutes comme telles se trouvent dans leur plus grande partie du côté québécois de la frontière et, dans une plus petite portion, du côté ontarien. Le site s’insère ainsi entre la limite nord des plaines LeBreton de la ville d’Ottawa et la limite sud du Vieux-Hull de la ville de Gatineau, deux quartiers historiques.

 

La reconnaissance patrimoniale du site

Microcosme de l’histoire canadienne en lien avec celle de l’Amérique française le secteur des Chaudières connaît une patrimonialisation morcelée. Des édifices, construits par la compagnie E. B. Eddy faisant face à la rue Laurier à Gatineau, ont été reconnus historiques par le Ministère de la culture du gouvernement du Québec. La valeur patrimoniale de ces édifices protégés repose sur leur potentiel d'évocation de l'histoire industrielle de l'Outaouais au XIXe siècle. Non loin, le sentier de Portages des Chaudières (aussi appelé sentier des Voyageurs) a été désigné lieu historique national dès 1927 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Du côté ontarien, l'édifice victorien de la Bronson Company, l’usine de carbure Willson et la Centrale thermique à vapeur de l’Ottawa Electric Railway Company, ont été reconnus par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine, tandis que la Centrale électrique no 2 d’Hydro-Ottawa a été classée par ce même organisme.

Chaudière Falls, Canada West

À cela s’ajoute la désignation de trois des acteurs notoires du site en tant que «Personnages historiques nationaux» dans l’Annuaire des désignations patrimoniales fédérales de Parcs Canada. Ezra Butler Eddy, né au Vermont était un prolifique producteur d’allumettes et de papier dans la partie québécoise des Chaudières. Thomas Leopold «Carbide» Willson, né dans le Haut-Canada, disposait d’un chalet situé au lac Meech (où a été négocié l’accord du même nom) au Québec. Willson usinait aux Chaudières du carbure de calcium permettant la soudure et, à partir de 1903, le découpage au chalumeau (NOTE 1). Philemon Wright, venu des États-Unis pour fonder au Bas-Canada ce qui deviendra Hull, puis Gatineau, avait été l’instigateur du commerce du bois par radeau en Outaouais.

Outre ces vestiges et personnages historiques, tout un corpus d’œuvres paysagères viennent ancrer ce précieux patrimoine en représentant le site des Chaudières aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Ces œuvres sont préservées par différents fonds d’archives et musées, tel que le Musée McCord, le Musée des beaux-arts du Canada ainsi que Bibliothèque et Archives Canada. Le site est ainsi pérennisé par près d’une centaine d’œuvres produites par une quarantaine d’artistes.

 

L’occupation du site

Avant d’être couvert du cadre bâti industriel actuel, le lieu a connu différentes phases d’occupation, à commencer par la période amérindienne. L’illustrateur Charles W. Jefferys a évoqué cette période par la tenue d’une cérémonie du tabac que les Algonquins pratiquaient à proximité des chutes.

Offrande de tabac à proximité de la grande Chaudière telle qu’imaginée par C. W. Jefferys vers 1930

Bien que présentant un caractère quasi hollywoodien, cette aquarelle, créée vers 1930, a le mérite de montrer les membres des Premières nations exerçant leur spiritualité à proximité de la grande chute. Il ne leur serait plus possible d’en faire autant aujourd’hui dans l’environnement immédiat de la chute, en raison de la privatisation industrielle des terrains et du barrage qui la ceignent (et la saignent, diraient les Algonquins). La cérémonie du tabac évoquée dans ce tableau de Jefferys a d’ailleurs été décrite par Samuel de Champlain en ces termes : « Après avoir porté leurs canots au bas du Saut, ils s’assemblaient en un lieu, où un d’entre eux, avec un plat de bois, va faire la quête, et chacun d’eux met dans ce plat un morceau de pétun ; la quête faite, le plat est mis au milieu de la troupe, et tous dansent à l’entour, en chantant à leur mode ; puis un des capitaines fait une harangue, remontrant que dès longtemps ils ont accoutumé de faire telle offrande, et que par ce moyen ils sont garantis de leurs ennemis, qu’autrement il leur arriverait du malheur […]. » (NOTE 2) En deuxième partie de sa publication de 1613, Champlain mentionne aussi que les Indiens désignaient la chute (le «Saut») par le vocable Asticou, signifiant chaudière (NOTE 3).

À la suite de Champlain, le terme Chaudières sera adopté par différents auteurs, incluant des artistes anglophones qui préféreront la locution française à celles de Great et Little Kettle (les Chaudières impliquant une grande et de plus petites chutes). Charles W. Jefferys a imaginé ce séjour de Champlain par une illustration qui le pérennise prenant sa position le long de la rivière des Outaouais.

Champlain tel que représenté par C.W. Jefferys en 1934

Bibliothèque et Archives Canada dispose d’une photographie d’une autre œuvre quasi identique, du même auteur, répertoriée de la façon suivante : Champlain taking his position at the chaudière Falls in 1613 (NOTE 4). Situant Champlain aux Chaudières, cette désignation permet de conclure que c’est à cet endroit précis de la rivière des Outaouais que Jefferys positionnait Champlain sur l’illustration reproduite ci-contre. Si l’expression ahurie du personnage amérindien est aussi invraisemblable que déplorable, le port de mocassins et de mitasses par Champlain est quant à lui réaliste et témoigne des emprunts faits par les Européens aux Amérindiens pour mener à bien leurs explorations de même que la traite des fourrures.

Après l’avènement du Régime anglais, la colonisation du canton de Hull (jusque là réservé à la traite des fourrures) commencera avec l’arrivée des Loyalistes qui feront leur serment d’allégeance à la Couronne. Provenant du Massachussetts, une première communauté s’installera sur la berge nord de la rivière, soit dans le Bas-Canada, au début des années 1800. De l’autre côté de la rivière, dans le Haut-Canada, quelques établissements épars apparaîtront, mais ce n’est qu’avec la construction du canal Rideau qu’une véritable agglomération s’y formera à partir de 1826. En témoigne un dessin du colonel John By, fondateur de Bytown, montrant la construction d’un camp militaire, à un kilomètre des Chaudières, par des travailleurs affublés de symboles canadiens-français par excellence, la tuque rouge et la ceinture fléchée, auxquels s’ajoutent des canots amérindiens et des tentes militaires britanniques : il en résulte un témoignage de la mixité franco-britanno-amérindienne du site, évoquant clairement l’esprit interculturel du lieu.

Pour faciliter le transport de marchandises nécessaires à la construction du canal, une série de ponts sera érigée entre Bytown et Wright’s Town (qui deviendra Hull). C’est sur le parapet de pierre de cette série de ponts que le légendaire cageur (raftman) et défenseur des francophones, Jos Montferrand, mettra en déroute 150 shiners (NOTE 5), selon le récit de Benjamin Sulte illustré par Henri Julien. Sulte rendra son histoire particulièrement vraisemblable en donnant une date à cette échauffourée (1829) et surtout en mentionnant qu’elle lui aurait été rapportée par l’un des témoins de la scène, «M. Bastien, sergent de ville à Montréal» (NOTE 6).

La fabrique d’allumettes au pied de la grande cheminée, Hull, après 1867

 

À la solde d’entrepreneurs forestiers, dont Joseph-Ignace Aumond, de nombreux autres cageurs, tant francophones qu’anglophones et parfois amérindiens, effectueront un passage obligé par les Chaudières. En provenance des forêts du nord, ils devaient d’abord franchir les rapides du Calumet. Arthur Heming en a livré une œuvre poignante, surtout lorsque saisie à la lumière de ce passage de J-C Taché :

« Les "drames" [radeaux] sont préparées pour cet effet, et on élève au milieu une espèce de petite estrade, sur laquelle montent les hommes une fois lancés dans les terribles courants, afin d’éviter le danger d’être emportés par l’eau qui balaye la surface des radeaux. C’est quelque chose de terrifiant que de voir s’engager ces hommes dans ce passage dangereux : ils sont là d’abord qui rament avec force, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, sur l’ordre du guide iroquois qui leur sert de pilote; puis, lorsque le radeau est engagé dans le chenal, les efforts de l’homme devenant impuissants [sic], on retire les rames, et, s’abandonnant à la merci des grandes eaux, les hommes-de-cages montent à l’estrade et s’y cramponnent, pendant que tout est précipité dans le gouffre tourmenté qui mugit et bouillonne sous leurs pieds ». (NOTE 7)

À partir des années 1870, Hull, qui ne comptait jusque là qu’une minorité de francophones, se francisera considérablement avec la venue de travailleurs engagés dans les scieries et manufactures d’Ezra Butler Eddy, faisant des Chaudières un important lieu industriel. Particulièrement notoire, la contribution des allumettières a si bien marqué la mémoire collective que l’un des plus grands boulevards de la ville de Gatineau porte désormais leur nom. La première aura été Zaïda Diana Arnold, épouse d’Eddy, alors qu’elle initiait les femmes et les enfants de la région à l’emballage des allumettes à domicile. Eddy construira une fabrique d’allumettes, dont la productivité était si élevée qu’elle aurait dominé le marché canadien dès 1879. Selon les conjonctures économiques, jusqu’à 400 allumettières, pour la plupart francophones, travailleront pour Eddy. Moins rémunérées que les hommes et confrontées à des quarts de travail en soirée, elles voudront être supervisées par des femmes. En 1919 et en 1924, les allumettières tiendront tête à leurs patrons anglophones en organisant deux grèves pour améliorer leurs conditions de travail (NOTE 8).

Au tournant du XXe siècle, la Compagnie manufacturière E. B. Eddy commencera à produire du papier pour en sortir éventuellement jusqu’à 20 tonnes par jour (NOTE 9). Sur un tableau d’Henri Fabien, on aperçoit les cheminées fumantes de cette papetière à droite du paysage, tandis qu’au centre gauche s’élève la fumée provenant des entreprises de John Rudolphus Booth, qui seront achetées par la Eddy en 1946 (NOTE 10). Dès 1871, 30 000 000 pieds-planche sont produites annuellement par les moulins de Booth (NOTE 11). Son expansion au XXe siècle est telle que la Booth sera considérée dans les années 1920, comme étant la plus grande entreprise au monde appartenant à un seul homme (NOTE 12). Frontalière, cette entreprise assurera sa prospérité en engageant de 1 000 à 2 000 Hullois de même que des gens de la Basse-Ville d'Ottawa. Des ouvriers de Hull préféraient même travailler à Ottawa car les accidentés y étaient mieux dédommagés (NOTE 13).

 

L’état des lieux

Les chutes Chaudière et le pont [sur la rivière des Outaouais], 1914

De nos jours, le site est couvert des différentes structures que l’on aperçoit sur le paysage de Fabien, silo à grain et cheminées en moins. Certaines de ces structures sont actuellement décrépites tandis que d’autres sont bien entretenues, conformément à la patrimonialisation dont elles ont été l’objet. En dépit de son importante valeur historique, le site n’est pas formellement reconnu dans son ensemble. Les personnages, œuvres d’art et vestiges tangibles en constituent une patrimonialisation fragmentée. Parmi les vestiges centenaires qui mériteraient eux aussi protection, notons entre autres le barrage hydroélectrique en hémicycle, un atelier de palettes, l’usine de carton de la J. R. Booth, d’autres édifices de la Eddy et d’anciens passages de glissoirs à grumes et à radeaux. Bien que certains de ces vestiges soient du côté ontarien, ils ont pour la plupart été fréquentés par des francophones et relèvent du patrimoine de l’Amérique française.

 

L’avenir du site

En février 2012, la compagnie Domtar (qui a succédé à la Eddy) démolissait l’un des édifices de J. R. Booth datant de 1903 qu’elle considérait vétuste (NOTE 14). C’est aussi de justesse, par une mobilisation citoyenne, que des édifices Eddy avaient échappé à la démolition (NOTE 15). Tant que la reconnaissance historique ne sera réservée qu’à des édifices individuels, il n’y aura pas de protection à l’égard de l’esprit du lieu qui pourtant mérite tout autant d’être entretenu. Le lieu entier ayant plus de signification que chacune de ses parties, il est à souhaiter que l’on palliera à sa fragmentation et que, dans un proche avenir, c’est l’entièreté du site qui sera patrimonialisée.

 

Louise N. Boucher
Université d’Ottawa

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Photos

Notes

1. Paton, Jennifer, « Willson, Thomas Leopols », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 1901-1910, vol XIII, Ottawa, BAC; Québec, Université Laval; Ontario, University of Toronto, 2000.

2. Les voyages dv sievr de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine; quatriesme Voyage, livre 1 et 2, Paris, Iean Berjon, 1613, p. 46-47.

3. Champlain 1613, 4e voyage, deuxième partie, p. 23. Nous n’avons toutefois pas trouvé le terme asticou dans les dictionnaires algonquin, huron, montagnais et iroquois consultés. Toutefois, le jésuite Pierre Biard le mentionne comme le nom propre d’un chef algonquin qui serait devenu abénaki (1611: 8; 297 dans Thwaites). Selon Maurault (1866: 95; idem) ce nom du chef Asticou voudrait dire caribou. Des recherches futures sur ce terme s’imposent.

4. Bibliothèque et Archives Canada, mikan 2956113. Cette œuvre aurait été accidentellement détruite; nous avons pu en voir la photographie, sans toutefois en obtenir le droit de reproduction de la part de la CCN. L’œuvre sur la photo est pratiquement identique à celle du livre de Jefferys reproduite ci-haut.

5. Les shiners étaient des travailleurs forestiers irlandais qui voyaient les Canadiens français comme des rivaux « Their favourite sport seems to have been to throw their rivals [the French Canadians] into the Great Kettle at the Chaudiere » Gillis, Sandra J., The timber trade in the Ottawa Valley, 1806-54, Ottawa, Parcs Canada,1975 : 118.

6. Sulte, 1899, p. 71.

7. Taché 1863 ; 1946, p. 179.

8. Lapointe 1979 ; Vincent-Domey 1994 et 2000.

9. Vincent-Domey 2000.

10. Guitard 1999, p. 33.

11. Benidickson, Jamie, « Booth, John Rudolphus, Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 1901-1910, vol XIII, Ottawa, BAC; Québec, Université Laval; Ontario, University of Toronto, 2000.

12. Martin 2006, p. 108-109.

13. Vincent-Domey 1994, p. 295.

14. Joanne Chianello, Ottawa Citizen, 25 février 2012, p. 1.

15. Boucher, 2009.

Bibliographie

Boucher, Louise N., Interculturalité et esprit du lieu : la chute des Chaudières, Thèse de doctorat sous la direction d’Anne Gilbert, Ottawa : Université d’Ottawa, 2012.

Boucher, Louise N., « Les significations d’un lieu de mémoire : le paysage des chutes Chaudières ». Gilbert A. et al. (dir.): Entre lieux et mémoire. L’inscription de la francophonie canadienne dans la durée. Université d’Ottawa, 2009, pp. 193-219.

Champlain, Samuel de, Les voyages dv sievr de Champlain Xaintongeois, capitaine ordinaire pour le Roy, en la marine; quatriesme Voyage, livre 1 et 2, Paris, Iean Berjon, 1613.

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Jefferys, Charles William, Canada's past in pictures, Toronto, The Ryerson press, 1934, pp. 26-29.

Guitard, Michelle, E. B. Eddy, site industriel, Québec, Ministère de la Culture et des Communications, septembre 1999.

Lapointe, Michelle, « Le syndicat catholique des allumettières de Hull, 1919-1924», Revue d'histoire de l'Amérique française, 32 (4) mars 1979, pp. 603-628.

Martin, Michael (2006). Working class culture and the development of Hull, Quebec,1800-1929. Ottawa : Bibliothèque et Archives Canada. Collection électronique de BAC.

Taché, Joseph-Charles, Forestiers et voyageurs, Montréal, Fides, 1964 et 1863.

Vincent-Domey, Odette, « L’industrie et le monde du travail », Gaffield, Chad (dir) Histoire de l’Outaouais, Collection Les régions du Québec. Québec : Institut québécois de la recherche sur la culture, 1994, 265-309.

Vincent-Domey, Odette, « Eddy, Ezra Butler ». Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 1901-1910, vol XIII, Ottawa, BAC; Québec, Université Laval; Ontario, University of Toronto, 2000.

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