Femme d’aujourd’hui, une émission télévisée marquante

par Couvrette, Sébastien

Femme d'aujourd'hui, une émission télévisée marquante de Radio-Canada

En ondes à Radio-Canada de 1965 à 1982, l’émission Femme d’aujourd’hui, reconnue comme œuvre magistrale de la télévision, constitue un phénomène unique dans le patrimoine audiovisuel et culturel du Québec et de la francophonie canadienne. À la fois véhicule et témoin des progrès de la condition féminine des années 1960 et 1970, l’émission a joué un rôle essentiel dans la prise de parole des femmes dans un espace public largement dominé par les hommes. Au gré des saisons télévisuelles, Femme d’aujourd’hui a consacré une part toujours plus importante de son temps d’antenne aux grands enjeux de société, en accordant progressivement moins d’attention aux thèmes traditionnels des émissions féminines comme la mode, les activités domestiques et les soins de beauté. Avec, à sa barre, Aline Desjardins, Femme d’aujourd’hui incarne l’époque où les femmes ont lutté pour prendre et affirmer leur place dans la société.

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Un magazine unique

Publicité pour le canal 2 en 1966-1967 : «Le Canada français féminin se retrouve au 2. Femme d'aujourd'hui, du lundi au vendredi à 15h»

À l’antenne de Radio-Canada de 1965 à 1982, Femme d’aujourd’hui a eu une influence indéniable sur le développement socioculturel du Québec des années 1960 et 1970. Le magazine télévisé, diffusé tous les jours de la semaine en après-midi, amalgame la formule des émissions d’interview-variétés et celles des affaires publiques (NOTE 1). On y traite de thèmes variés comme la mode, les arts, la famille, la politique, la psychologie, l’économie, l’éducation, la planification familiale, l’exercice physique et la consommation. Au tournant des années 1970, les sujets de discussions et de reportages indiquent une nette tendance à aborder plus fréquemment des questions de société fondamentales telles que la violence conjugale, l’avortement et le divorce.

Femme d’aujourd’hui est une émission très populaire qui attire en moyenne de 200 000 à 300 000 téléspectatrices par saison. En 2001, le Trust pour la préservation de l’audiovisuel, organisme sans but lucratif voué à la promotion de la préservation du patrimoine audiovisuel canadien, l’a classée dans son programme des œuvres magistrales de la télévision. Émission singulière dans le panorama télévisuel des années 1960 et 1970, Femme d’aujourd’hui constitue un élément particulier du patrimoine culturel québécois. Elle a permis aux femmes francophones du Québec et du reste du Canada de prendre la parole dans un espace public et une société alors largement dominés par les hommes.

 

Les femmes dans la société et les médias

Marie-Claire Kirkland-Casgrain, C.M., C.Q., C.R., première femme élue à l'Assemblée législative du Québec et première femme nommée ministre de cabinet au Québec

Mise en ondes au milieu des années 1960, Femme d’aujourd’hui apparaît dans le contexte de la Révolution tranquille québécoise, période marquée par d’importants changements sociopolitiques et par la montée d’un nouveau mouvement féministe (NOTE 2). À l’exception de l’obtention du droit de vote en 1940, les luttes féministes menées au Québec depuis le tournant du XXe siècle n’avaient conduit jusqu’alors qu’à quelques rares gains significatifs. Par exemple, l’adoption de la Loi sur la capacité juridique de la femme mariée, grâce à laquelle les femmes mariées cessent enfin d’être considérées comme des mineures devant la loi, ne survient qu’en 1964 (NOTE 3). Par la suite, le discours féministe s’organise davantage et commence à se faire entendre dans la société et dans les médias. En 1966, Thérèse Casgrain, figure centrale dans la lutte pour le droit de vote des femmes, travaille à la création de la Fédération des femmes du Québec, un organisme visant à défendre les droits des femmes.

Mais les médias demeurent plutôt conservateurs à l’égard des progrès de la condition féminine malgré les profonds changements sociopolitiques de cette période. Ainsi, l’image des femmes à la télévision, surtout dans les téléromans et la publicité, demeure fortement stéréotypée et traditionnelle. De plus, les femmes sont peu nombreuses à travailler dans les médias et restent confinées à des postes traditionnellement féminins (NOTE 4). Femme d’aujourd’hui se pose donc en contre-exemple en valorisant le rôle et la place des femmes dans la société et dans les médias. 

 

La parole aux femmes

Tournage de Femme d'aujourd'hui, à Radio-Canada, avec Jean-Claude Cardinal et Denise Verville

Magazine féminin, Femme d’aujourd’hui s’adresse non seulement aux femmes, mais elle leur donne la parole comme animatrice, intervenantes, professionnelles et même  téléspectatrices. La première saison de Femme d’aujourd’hui, lancée en septembre 1965, est animée par un duo composé de la journaliste Lizette Gervais, première femme lectrice de nouvelles au Québec à l’antenne de Radio-Canada, et du chanteur et comédien Yoland Guérard, qui quittera l’émission en 1968 (NOTE 5). La journaliste Aline Desjardins remplace Lizette Gervais en 1966 et y restera la principale animatrice jusqu’en 1979 (NOTE 6). Avec Michelle Lasnier, directrice du Service des émissions féminines de Radio-Canada, Aline Desjardins représente véritablement l’âme de Femme d’aujourd’hui. Elle entre à Radio-Canada dans les années 1960 après avoir commencé sa carrière comme journaliste radio à la station CHLT de Sherbrooke, pour co-animer l’émission d’information Aujourd’hui en remplacement de Michèle Tisseyre. Après avoir travaillé à Femme d’aujourd’hui, elle collaborera plus tard à des émissions de variétés et d’information, telles que Avis de recherche et La semaine verte, avant de se retrouver à la barre du magazine culturel Desjardins d’aujourd’hui au début des années 1990.

Affiche dans le cadre de l'Année internationale de la Femme, 1975

Jusqu’au début des années 1970, les spécialistes invités à l’émission Femme d’aujourd’hui sont majoritairement des hommes. Tout indique que les professionnels et les artistes étaient sollicités en raison de leur expertise ou de leur rayonnement sur la scène artistique, sans égard à leur sexe. Toutefois, la domination masculine dans le choix des intervenants va de plus en plus à l’encontre de la vocation de l’émission. La situation évolue en faveur des femmes au cours des années 1970. Cette tendance rend compte, d’une part, des avancées des femmes dans la société en général et, d’autre part, d’une volonté évidente de l’équipe de production de Femme d’aujourd’hui de recourir davantage à la parole des femmes à titre d’expertes en journalisme, médecine, économie ou droit, autant de domaines traditionnellement réservés aux hommes.

Outre l’équipe de production et d’animation ainsi que le panel de professionnelles invitées, Femme d’aujourd’hui offre aux femmes en général un espace d’expression en donnant la parole à ses téléspectatrices. Dès les premières saisons, l’émission accorde une portion appréciable de son temps d’antenne à des témoignages de vie provenant de Québécoises et de femmes francophones partout au Canada. Une tendance qui s’accroît au fil des ans.  

 

Un contenu féminin varié

Au cours des premières saisons, Femme d’aujourd’hui s’inscrit dans la mouvance des émissions féminines de l’époque. Elle a pour principal objectif de remplir un rôle d’outil didactique à l’usage des ménagères. Elle s’inspire en cela de Bonjour Madame, en ondes à la télévision de Radio-Canada de 1958 à 1961, qui présente tous les après-midis de la semaine des rubriques sur des sujets comme les soins de beauté, la mode, l’alimentation et la santé. Toutefois, parmi les chroniques présentées à Femme d’aujourd’hui sur le tricot, l’art culinaire, la décoration intérieure et les défilés de mode se glissent des reportages qui rendent compte des enjeux de société et d’une ouverture sur le monde. S’y retrouvent des thématiques telles que la réforme du code civil, la place des femmes sur le marché du travail, les politiques sociales et les conditions de vie dans les pays en voie de développement.

Vue prise pendant l'enregistrement de l'émission de radio «Place aux femmes», avec Guy Provost et Lise Payette, vers 1969

À la fin des années 1960, les sujets abordés dans le magazine télévisé touchent de plus en plus à des questions de société comme la situation de la femme divorcée, la planification familiale, le sort des filles-mères et l’homosexualité. Ces thèmes représentent alors de délicats sujets d’actualité puisque la loi sur le divorce n’entre en vigueur au Canada qu’en 1968 et que la pilule contraceptive ne peut être légalement utilisée pour contrôler les naissances qu’à partir de 1969, la même année que la décriminalisation des actes homosexuels (NOTE 7). Cette formule d’une émission féminine alliant le divertissement et les affaires publiques dans le traitement de l’information et de l’actualité est désormais dans l’air du temps. Elle se retrouve également à la radio de Radio-Canada avec la populaire émission Place aux femmes animée par Lise Payette et Guy Provost de 1965 à 1970, qui fait intervenir les invités et le public présent en studio sur des sujets divers (NOTE 8).

 

Un contenu féministe engagé

Saisie d'écran d'une émission de Femme d'aujourd'hui, janvier 1970

En 1970, le dépôt du Rapport de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada marque une étape importante dans l’engagement social de Femme d’aujourd’hui. Mise sur pied par le gouvernement fédéral en 1967, cette commission, présidée par la journaliste Florence Bird vise à faire le point sur de nombreux enjeux socioéconomiques liés à la condition féminine au pays (NOTE 9). Parmi les thèmes passés en revue dans le rapport se retrouvent les inégalités salariales, l’infériorité économique des femmes et leur accès limité à des emplois non traditionnels ou à des postes de gestionnaire, ainsi que le statut légal de la femme mariée, la contraception et l’avortement (NOTE 10). À la suite de la publication du volumineux rapport, les intervenants de Femme d’aujourd’hui, qui disposent alors de ressources financières et humaines plus importantes, mènent des consultations publiques auprès des Québécoises afin de discuter des différentes conclusions de la commission. Les résultats de cette enquête font l’objet de la 1000e émission de Femme d’aujourd’hui diffusée le 24 décembre 1970.

Au début des années 1970, l’actualité et les enjeux de société occupent donc toujours plus de place dans l’émission. Suivant l’évolution des mœurs, de nombreux tabous deviennent des sujets de discussion, tels que la violence conjugale et l’avortement (NOTE 11). En outre, l’émission accorde beaucoup d’attention à des sujets importants mais encore peu discutés dans les médias comme l’image des femmes à la télévision et dans la publicité (NOTE 12). Par conséquent, le temps d’antenne consacré aux activités domestiques – qui dominaient le contenu de l’émission dans les années 1960 – ne cesse de diminuer alors que le nombre de témoignages de femmes racontant leurs expériences personnelles en lien avec les divers sujets de l’émission s’accroît sensiblement (NOTE 13).       

 

Un happening sans précédent : la 1500e émission

Revue «Québéboises deboutte!» publiée par le Centre des femmes, 1972

Cette tendance du magazine télévisé à accorder la parole à ses téléspectatrices culmine au début des années 1970. Michelle Lasnier, directrice de l’émission, cherche alors à donner une nouvelle orientation à Femme d’aujourd’hui, en lui conférant un rôle plus actif au sein des débats de société. Pour ce faire, elle propose de confier à une nouvelle émission les aspects plus traditionnels du magazine féminin, axés sur le divertissement et le savoir-faire ménager. Le conservatisme présent dans les médias de l’époque fera en sorte que ces propositions, comme bien d’autres formulées par Mme Lasnier, resteront sans réponse.

Néanmoins, l’édition spéciale de cinq heures de la 1500e émission de Femme d’aujourd’hui, diffusée en trois séquences pendant la journée et la soirée du 29 mars 1973, répond fort bien à ce désir d’engagement (NOTE 14). À cette occasion, quelque 200 femmes, provenant essentiellement du Québec, sont invitées en studio pour prendre part à un vaste débat sur la place des femmes dans la société. Aux yeux de l’équipe de production, la 1500e émission représente un moment privilégié pour affirmer la vocation de Femme d’aujourd’hui comme tribune des sujets d’actualité touchant les femmes. Dirigés par l’animatrice Aline Desjardins, les échanges mettent en évidence des préoccupations de l’heure comme la santé des femmes, les inégalités entre les sexes, la valorisation du rôle des mères au foyer, l’éducation des femmes, le travail rémunéré, la sexualité féminine ainsi que les stéréotypes des rôles féminins et masculins dans les œuvres de fiction, les manuels scolaires, les téléromans et la publicité. À la suite du succès remporté par cette émission spéciale, et vu l’importance des sujets abordés pour les femmes, les mêmes thèmes seront repris périodiquement au cours des saisons subséquentes. 

Timbre émis à l'occasion de l'Année internationale de la Femme en 1975

Les préoccupations sociales de l’émission atteignent un sommet en 1975, décrétée Année internationale de la femme par l’ONU. Cette année-là, Femme d’aujourd’hui suit de près les divers débats nationaux et internationaux sur la condition féminine en réservant des émissions entières pour couvrir des événements marquants comme l’important congrès de l’ONU tenu à New York. En écho à cette période particulièrement mouvementée, les reportages de l’émission témoigneront parfois, au tournant des années 1980, du chemin parcouru par les femmes au cours des deux décennies précédentes dans des activités et des domaines traditionnellement masculins, en montrant par exemple les figures de la mairesse, de la chasseuse ou de la golfeuse.

 

L’héritage de Femme d’aujourd’hui

Aline Desjardins parle de l'influence de l'émission Femme d'aujourd'hui sur les femmes dans les années 1960 et 1970

Magazine longtemps très populaire, Femme d’aujourd’hui voit ses cotes d’écoute diminuer à la fin des années 1970. L’émission subit visiblement les conséquences des changements sociaux des années 1970, caractérisés par le nombre croissant de femmes mariées sur le marché du travail. Malgré les demandes répétées de la part des téléspectatrices de diffuser l’émission en soirée, Radio-Canada la confine à sa case horaire de l’après-midi, craignant de perdre son public varié des heures de grande écoute. Le départ de l’animatrice vedette Aline Desjardins, en 1979, contribue sans doute aussi à un certain désintéressement de la part des téléspectatrices québécoises. En juin 1982, Femme d’aujourd’hui est donc retirée des ondes après 17 saisons et plus de 3000 émissions remplies de chroniques, de reportages et de débats centrés sur les questions liées à la réalité féminine dans une société en changement. Du même coup, c’est un vecteur majeur du féminisme qui disparaît de l’univers des médias et de l’information télévisuelle (NOTE 15).

Élément unique dans le patrimoine audiovisuel et culturel québécois, Femme d’aujourd’hui a eu un impact indéniable sur la société des années 1960 et 1970. Dans un Québec en transformation, l’émission constituait une occasion privilégiée d’ouvrir les débats et les enjeux d’actualité aux femmes et de leur donner la parole dans un espace public largement dominé par les hommes. Sur son site Web, Radio-Canada diffuse quelques extraits des nombreuses heures d’émissions conservées dans ses archives audiovisuelles. Femme d’aujourd’hui reste un souvenir impérissable pour ceux qui l’ont écoutée et fascine ceux qui la découvrent aujourd’hui et mesurent l’ampleur de son influence. Grand succès télévisuel, cette émission constitue hors de tout doute un élément important de l’héritage culturel qui façonne le Québec d’aujourd’hui.

 

Sébastien Couvrette
Historien, Université Laval

 

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Ailleurs sur le web

Notes

1. De 1975 à 1978, des reprises et des émissions originales étaient diffusées les vendredis et samedis soirs. Anne Legaré, « Le cas de l’émission "Femme d’aujourd’hui" (Canada) », dans L’influence des médias audiovisuels sur le comportement socio-culturel des femmes. Deux exemples : la Canada et le Japon, Unesco, Développement Culturel, Dossier documentaire no 17, 1980, p. 72. Josette Brun, « Le site Web des Archives de Radio-Canada et les femmes en 2007 : une présence limitée, une histoire partiellement racontée », Recherches féministes, vol. 22, no 1, 2009, p. 105-122.

2. Amorcée aux États-Unis, cette deuxième vague du mouvement féministe est fortement stimulée par la publication, en 1963, de l’ouvrage-phare de Betty Friedan, The Feminine Mystique.

3. Le projet de loi est soutenu par Marie-Claire Kirkland-Casgrain, première femme à être élue députée et nommée ministre au Québec. Avec cette loi, les femmes québécoises disposent dorénavant d’une personnalité juridique; elles peuvent dès lors avoir recours aux tribunaux et exercer les différents actes de la vie civile sans devoir obtenir au préalable l’autorisation de leur mari.

4. Colette Beauchamp, Le silence des médias. Les femmes, les hommes et l’information, Montréal, Les éditions du Remue-ménage, 1987.

5. Jeanette M. Biondi, « Lizette Gervais (1932-1985) : première femme lectrice de nouvelles », dans Maryse Darsigny, Francine Descarries, Lyne Kurtzman et Évelyne Tardif (dir.), Ces femmes qui ont bâti Montréal, Montréal, Les Éditions du Remue-Ménage, 1994, p. 364-365.

6. À son départ, elle sera successivement remplacée par Louise Hamel, Lise Garceau, Charlotte Lambert et Rachel Verdon.

7. Depuis 1960, la pilule était prescrite comme médicament pour traiter les problèmes de santé liés au cycle menstruel. Au début des années 1970, la réticence à l’égard de la manifestation de l’homosexualité dans l’espace public demeure un sujet délicat. Après la diffusion en septembre 1972 d’un épisode du téléroman Le paradis terrestre montrant deux hommes entretenant une relation amoureuse se tenant par la main, de nombreuses plaintes ont amené Radio-Canada à retirer l’émission des ondes.

8. Pierre Pagé, Histoire de la radio au Québec : information, éducation, culture, Saint-Laurent (Québec), Fides, 2007, p. 286-288.

9. Journaliste à la radio de Radio-Canada à Ottawa, Florence Bird est la première femme à présider une commission royale d’enquête au Canada.

10. Le rapport de la Commission Bird a des échos partout au Canada. Sur la scène québécoise, les recommandations des commissaires allaient donner naissance au Conseil du statut de la femme en 1973. Mis sur pied grâce aux efforts de la Fédération des femmes du Québec et de Marie-Claire Kirkland-Casgrain, alors ministre des Affaires culturelles, cet organisme gouvernemental vise à promouvoir la reconnaissance et la défense des droits des Québécoises.

11. Au Canada, l’avortement est illégal à l’exception des cas où la santé de la mère est en danger. La pratique sera entièrement légalisée en 1988.

12. Ce n’est qu’en 1979 que le Conseil du statut de la femme interviendra activement pour éliminer les stéréotypes sexuels dans la publicité et créera, en 1981, ses prix Déméritas, afin de dénoncer les publicités sexistes, et Éméritas, qui visent à récompenser celles qui tendent à renverser les préjugés sexistes. 

13. Alors que les activités domestiques faisaient en moyenne l’objet de 130 reportages, entrevues, chroniques ou discussions par saison de 1966 à 1972, elles ne reviendront plus qu’à une trentaine de reprises par saison de 1972 à 1978. Les séquences de variété subiront un sort similaire avec respectivement 55 et 15 occurrences en moyenne par saison avant et après 1972; tandis que les témoignages de femmes passent de 60 à 85. Legaré, « Le cas de l’émission "Femme d’aujourd’hui"… », p. 65-66.

14. Legaré, « Le cas de l’émission "Femme d’aujourd’hui"… », p. 78. Josette Brun et Estelle Lebel, « Parole aux téléspectatrices, place au féminisme : la 1500e émission de Femme d’aujourd’hui et les francophones du Québec et du Canada en 1973 », Le Temps des médias, n° 12, printemps-été 2009, p. 78-89.

15. Estelle Lebel, « Femmes d’aujourd’hui (1965-1982) : petit écran et journalisme féministe », dans Maryse Darsigny, Francine Descarries, Lyne Kurtzman et Évelyne Tardif (dir.), Ces femmes qui ont bâti Montréal, Montréal, Les Éditions du Remue-Ménage, 1994, p. 347-349.

Bibliographie

Beauchamp, Colette, Le silence des médias. Les femmes, les hommes et l’information, Montréal, Les éditions du Remue-ménage, 1987.

Brun, Josette et Estelle Lebel, « Parole aux téléspectatrices, place au féminisme : la 1500e émission de Femme d’aujourd’hui et les francophones du Québec et du Canada en 1973 », Le Temps des médias, n° 12, printemps-été 2009, p. 78-89.

Darsigny, Maryse, Francine Descarries, Lyne Kurtzman et Évelyne Tardif (dir.), Ces femmes qui ont bâti Montréal, Montréal, Les Éditions du Remue-Ménage, 1994.

Legaré, Anne, « Le cas de l’émission "Femme d’aujourd’hui" (Canada) », dans L’influence des médias audiovisuels sur le comportement socio-culturel des femmes. Deux exemples : la Canada et le Japon, Unesco, Développement Culturel, Dossier documentaire no 17, 1980.

Pagé, Pierre, Histoire de la radio au Québec : information, éducation, culture, Saint-Laurent (Québec), Fides, 2007.

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