Coeur historique de Montréal : la place Royale

par Dufresne, Sylvie

Dans la crypte archéologique du musée Pointe-à-Callière, une maquette de la place Royale en 1734

À Montréal, la place Royale plonge ses racines dans mille ans d’occupation humaine, de la présence amérindienne jusqu’au milieu du XXe siècle. Véritable carrefour d’échange et de commerce, elle accueille le marché du XVIIe au XIXe siècle. En 1836-1838, l’édifice de la première douane de Montréal y est érigé et, à ses pieds, le square de la Douane est aménagé. Elle prend le nom de place Royale en 1892. Un siècle plus tard, la place Royale et l’ancienne douane sont intégrées à Pointe-à-Callière, cité d’d’archéologie et d’histoire de Montréal, qui les met aujourd’hui en valeur.

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La place Royale, 2013

Située dans la partie ouest du Vieux-Montréal, la place Royale fait partie de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal. Elle se compose d’une aire ouverte qui s’entoure de bâtiments érigés pour l’essentiel au XIXe siècle. Face au fleuve Saint-Laurent, l’Ancienne-Douane ferme l’espace au nord, alors que deux autres pavillons du musée, la Maison-des-Marins et l’Éperon, la bordent dans la partie ouest

Vue d'ensemble du musée Pointe-à-Callière. À droite, la place Royale et l'Ancienne-Douane de Montréal

Commémorations de la place Royale

La place Royale actuelle correspond à une partie de la commune concédée en 1651 (NOTE 1) par Maisonneuve. Depuis plus d’un siècle, elle est reconnue pour sa valeur historique et identitaire. Les fêtes des 250e (1892) et 350e (1992) anniversaires de la fondation de Montréal, les plaques commémoratives et la toponymie signalent l’importance et la grande valeur symbolique de ce lieu. En 1892, la place acquiert sa dénomination de « place Royale », en remplacement des appellations successives de place du Marché (1706) et place d’Armes, place du Vieux-Marché  (1808) et square de la Douane (1850). Lors des fêtes du 250e anniversaire, la Ville de Montréal, à l’initiative de la Société d’archéologie et de numismatique de Montréal, fixe cette nouvelle appellation en souvenir du plus ancien toponyme européen dans l’histoire de la ville. En 1998, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada appose une plaque qui souligne le lieu de naissance de Montréal, sur la pointe à Callière voisine, et le rôle de la place Royale en tant que « carrefour des populations ». Le 350e anniversaire de Montréal marquera un tournant alors que la place est intégrée au complexe muséal Pointe-à-Callière.

 

La place Royale et le Vieux-Montréal

La fortune patrimoniale de la place Royale est étroitement liée à celle du Vieux-Montréal. Après avoir été la plaque tournante du commerce des fourrures aux XVIIe et XVIIIe siècles, Montréal devient la tête de pont économique de l’Empire britannique en Amérique du Nord au XIXe siècle. Elle s’impose alors comme la métropole du Canada. En 1834, les hommes d’affaires montréalais réclament la construction d’une douane (NOTE 2), qui sera érigée à proximité du port, sur l’ancienne place du Marché, entre 1836 et 1838. Le nouvel édifice devient une icône urbaine immortalisée dans une iconographie abondante. Le XXe siècle naissant voit la renommée du lieu s’éclipser peu à peu avec le déplacement des affaires et du commerce vers le nouveau centre-ville situé plus au nord. Un long déclin commence pour la vieille ville, auquel n’échappe pas la place Royale, même si on y érige en 1941 une obélisque dédié aux fondateurs de la ville.

L'édifice de la maison de la Douane construit en 1836-1838, occupant l'emplacement de l'ancienne place du Marché (1676-1836)

 

Un premier mouvement de renouveau se fait sentir dans les années 1960, quand la Commission Jacques-Viger est créée (1962) et que l’arrondissement historique du Vieux-Montréal est décrété par le gouvernement du Québec (1964). En 1979, le ministère des Affaires culturelles et la Ville de Montréal signent le premier protocole visant la protection et la mise en valeur du patrimoine montréalais; le Vieux-Montréal en sera le premier grand chantier et la place Royale, le site des premières fouilles archéologiques d’importance.

Les découvertes archéologiques

Entre 1980 et 1991, les chantiers de fouilles explorent le sous-sol de la place Royale et révèlent la présence de plusieurs strates d’occupation humaine.

La place Royale lors de la fouille archéologique de 1990

De multiples artefacts et de nombreux vestiges architecturaux témoignent de l’attrait du lieu qui, sur mille ans, est réutilisé par différents occupants. Les archéologues mettent au jour des tessons de poteries amérindiennes et des pointes de projectiles remontant à plusieurs siècles avant l’arrivée des Européens. Ils découvrent aussi l’empreinte de la palissade qui entourait la ville au milieu du Régime français (1685-1717), ainsi que les restes de bâtiments militaires (deux corps de garde), du magasin du roi ,de la résidence Rocbert (1707) et des fortifications en pierre qui protégeaient Montréal entre 1717 et 1804. Dans ces vestiges anciens s’imbriquent ceux du XIXe  et du XXe siècle : les murs de l’auberge Würtele et des entrepôts Baby et Bagg, les restes de la fontaine du square de la Douane et le socle sur lequel s’élevait l’obélisque (1941-1982). À l’orée du 350e anniversaire de Montréal, la richesse matérielle et mémorielle de ces découvertes archéologiques prend une signification toute particulière.

 

La renaissance de la place Royale

Le projet de mise en valeur de ces richesses archéologiques donne lieu à la création du musée Pointe-à-Callière, qui choisit de maintenir l’accès aux vestiges mis au jour en construisant une plateforme surélevée recouvrant ceux-ci. La surface extérieure redevient une place publique et, à l’intérieur, sous la plateforme, les visiteurs accèdent au site archéologique. L’aménagement de la nouvelle place Royale, de la crypte archéologique et de l’édifice de l’Éperon (sur la pointe à Callière) est confié à l’architecte Dan S. Hanganu. Le concept retenu fait référence au passé du lieu. Au-dessus de l’endroit où s’élevait l’obélisque, un ensemble de 35 tuyaux en cuivre célèbre les 35 décennies de la ville tout en rappelant la présence de la fontaine du square de la Douane. Dans l’axe est-ouest, la plateforme est traversée par une étroite bande vitrée aux extrémités de laquelle se trouvent gravés les nombres 1642 et 1992, années de la fondation et du 350e anniversaire de Montréal. Au pied de la place, quatre grandes plaques rectangulaires sont gravées de textes relatifs à l’histoire de la ville, alors que sous terre, la crypte archéologique révèle en condensé des éléments concrets qui ont marqué l’histoire de Montréal.

 

De la présence amérindienne à la place du Marché

L’analyse des données archéologiques et historiques fait ressortir le trait le plus caractéristique du lieu, soit « un carrefour de populations » où les fonctions d’échanges et de commerce prédominent. Il y a plus de 4 000 ans, dans ce secteur propice à l’habitat humain, des populations de chasseurs-cueilleurs de la culture Lamoka (NOTE 3) venus du sud (probablement de la région de l’État de New York actuel) séjournent pour la première fois près de l’embouchure d’une petite rivière. Après eux, plusieurs autres populations autochtones y feront des haltes plus ou moins longues. Les Iroquoïens du Saint-Laurent (NOTE 4) campent dans le secteur y laissant de multiples traces : pointes de projectiles, fragments d’outils, de poteries et de pipes, de la période 1000 à 1535 de notre ère. Après le passage de Jacques Cartier, qui visite Hochelaga (Montréal) en 1535, les Iroquoïens du Saint-Laurent quittent la vallée du Saint-Laurent, vraisemblablement à la suite de guerres et d’épidémies. La région est inhabitée lorsque Samuel de Champlain y revient, en 1611. C’est lui qui nomme « Place Royale » la pointe de terre sur laquelle il débarque (NOTE 5). C’est ensuite sur cette pointe de terre, bordée par une petite rivière et le fleuve Saint-Laurent, que Maisonneuve et Jeanne Mance établissent le fort de Ville-Marie en 1642. Près de ce fort, Montréal prendra forme autour de la place publique (future place du Marché) où se déroule notamment la grande foire des fourrures (NOTE 6) qui fait la fortune de Montréal au milieu du XVIIe siècle.

Une journée de marché à Montréal, en 1749. Reconstitution de Francis Back.

 

La place du Marché dans la ville emmurée

La vie citadine gravite donc autour de la place du Marché (NOTE 7). Tous les mardis et les jeudis matin, la population s’y rend faire ses provisions. Des exercices et des parades militaires se déroulent aussi sur cette place publique, également nommée place d’Armes (NOTE 8). Aux fonctions commerciale et militaire, s’ajoutent des fonctions administrative et judiciaire, car c’est là que l’huissier fait la lecture des ordonnances royales et que les châtiments publics sont exécutés.

À partir de 1685, le paysage bâti de la place du Marché change radicalement. L’administration française érige une palissade de pieux (1685-1709). La ville s’ouvre désormais sur le fleuve par des portes, dont celle du Marché qui est flanquée, à l’ouest, d’un corps de garde (1689). Au terme du long conflit qui oppose les Iroquois, les Français et leurs alliés amérindiens, la Grande Paix de Montréal est signée le 4 août 1701 près de cette place du Marché. Mais dans le sillage des guerres qui déchirent l’Europe, les colonies britanniques et françaises d’Amérique fourbissent leurs armes et une imposante fortification en pierre est construite entre 1717 et 1738 pour protéger Montréal. Dans la ville emmurée, le grand incendie de 1721 détruit la plupart des immeubles situés autour de la place du Marché. Les autorités françaises (NOTE 9) ordonnent alors l’utilisation de la maçonnerie dans la construction des habitations. Ce centre névralgique de la vie économique de Montréal s’entoure alors de bâtiments en pierre, propriété de riches Montréalais.

La place du Marché en 1829. Au fond, à droite, on remarque l'auberge Wurtele près du passage menant au fleuve. Aquarelle de James P. Cockburn.

 

Pendant plus d’un siècle, l’environnement urbain de la place du Marché change peu. Sous le Régime français, le centre de cet espace public est occupé par un bâtiment bas qui sert à la vente des produits de la ferme. Sous le Régime britannique, l’aire du marché est pavée (1786) et accueille une double rangée de 38 étals en forme de « U ». La mise en œuvre du plan des Commissaires (1801) métamorphose toutefois cette place. La démolition des fortifications, entre 1804 et 1817, permet à nouveau un accès direct au fleuve. C’est à cette époque que Montréal amorce une fulgurante percée économique reposant sur le commerce et le développement de son port . Au pied de la place, les bâtiments à vocation commerciale se multiplient.

 

De la place du Marché au square de la Douane à la place Royale

Tout au long du XIXe siècle, les activités portuaires incitent les aubergistes à s’installer aux abords de la place pour profiter du va-et-vient des hommes d’affaires, des commis et des gens de mer. En 1798, Jacob Würtele achète le vieux corps de garde et le fait raser. Quatre ans plus tard, il fait bâtir un immeuble dont une partie sert d’auberge . En 1805, Thomas Delvecchio acquiert à son tour une auberge donnant sur la place du Marché, dans lequel il ouvre un cabinet de curiosités en 1824 pour s’attirer les faveurs de la clientèle. Delvecchio donne ainsi naissance au premier musée de Montréal.

En 1808, on juge préférable de déplacer le marché dans la partie est de la ville (place Jacques-Cartier) et l’ancienne place devient le Vieux-Marché. Le gouvernement du Bas-Canada y fait construire, en 1836-1838, la maison de la Douane. Pour dégager la vue sur le fleuve, les Commissaires du Havre achètent l’ancienne auberge Würtele qu’ils font démolir en même temps que les immeubles avoisinants. Le terrain ainsi dégagé devient le square de la Douane (1850), ceinturé d’une grille métallique et orné d’une fontaine circulaire. En 1881-1882, la croissance soutenue des activités portuaires rend nécessaire l’agrandissement de la maison de la Douane. La façade du côté du fleuve, déplacée de 26 pieds  fait alors disparaître la fontaine, les arbres et la grille, qui seront remplacés par un terre-plein gazonné.

Le square de la Douane en 1859. Photo de William Notman. Collection du Musée McCord.

Le cadre bâti et paysager du square renommée place Royale en 1892, à l’occasion du 250e anniversaire de Montréal, changera peu pendant la centaine d’années suivante si ce n’est l’installation de l’obélisque en 1941. Le plus récent chapitre de cette place publique débute avec les fouilles archéologiques des années 1980 et la création de Pointe-à-Callière en 1992.

La place Royale au XXIe siècle : une mémoire vivante

Grâce à une approche de conservation qui privilégie l’authenticité du site et l’intégrité des vestiges archéologiques, la muséographie conçue par l’équipe de Pointe-à-Callière invite à la découverte d’un lieu qui fut le cœur de Montréal pendant plus de 300 ans. Dans la crypte, le visiteur découvre, enchâssées dans le plancher, cinq maquettes évoquant l’évolution de la place, de la période iroquoïenne (1350) à la fin du XIXe siècle, ainsi que les vestiges de la fortification du XVIIIe siècle.

Une grande fresque murale, interactive, montre les abords du port et du fleuve au XIXe siècle. Grâce aux nouvelles technologies, une production audiovisuelle fait revivre une journée au marché en 1750 alors qu’au pourtour de la crypte des personnages virtuels in situ interpellent les visiteurs et leur parlent du vestige auquel ils sont associés. Par un court escalier, on accède au cœur de la crypte où se trouvent les restes du premier corps de garde et la trace, en négatif, de la palissade de bois du XVIIe siècle. Le visiteur découvre aussi la fine couche carbonisée du grand incendie de 1721, au-dessus de laquelle s’élève le socle où reposait l’obélisque dédié aux fondateurs (1941-1982), imbriqué dans les restes de la fontaine du square de la Douane (XIXe siècle). Tout autour, les murs rasés de l’auberge Würtele (1802-1837) côtoient les fondations des bâtiments Rocbert (XVIIe siècle), Baby et Bagg (XIXe siècle). Des bornes interactives permettent de comprendre à la fois la fonction et l’allure de ces bâtiments réduits à l’état de vestiges. À l’utilisation de technologies de pointe, le musée ajoute la présence de guides animateurs qui expliquent, en fonction des clientèles, les différentes composantes de la crypte et l’importance historique du lieu.

Été 2010. La place Royale lors de l'activité Le Marché public dans l'ambiance du XVIIIe siècle

Aujourd’hui, la place Royale intégrée à Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, revit et s’anime, été comme hiver. Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs de tous âges, provenant du Québec et de l’étranger, circulent à travers les couches historiques de l’occupation humaine de place Royale et participent à l’animation de cet espace public rénové.

 

Sylvie Dufresne, M.A.

historienne et muséologie

Rédactrice pour Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal

 

 

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Notes

1. « Le 2 octobre 1651, le gouverneur de Montréal, Paul Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), […], concède à Jean de Saint-Père (1618-1657), au nom de la population de Ville-Marie, un espace où faire paître en commun les animaux. » Voir : « Commune, rue de la », Les rues de Montréal. Répertoire historique, Montréal, Éditions du Méridien, 1995, p. 128; voir Ville de Montréal, Patrimoine La toponymie, « Répertoire historique des toponymes montréalais », consulté le 12/12/12 [En ligne] http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=1560,11245605&_dad=portal&_schema=PORTAL

2. Les hommes d’affaires présentent à lord Aylmer (10 janvier 1834) une pétition de deux cent treize signatures; voir : Hellen S. James, John Ostell architecte et arpenteur, Montréal, Musée McCord, Université McGill, 1985, page 30.

3. « Appelée Lamoka par les chercheurs, cette tradition durera entre 600 et 800 ans. Ces populations ont fréquenté une grande partie de la vallée du Saint-Laurent jusqu’en Ontario et en Nouvelle-Angleterre. Leur présence dans le Vieux-Montréal est clairement attestée », Roland Tremblay et Louise Pothier, « Un havre préhistorique », dans Gilles Lauzon et Madeleine Forget, dir., L’histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, Sainte-Foy, Publications du Québec, 2004, page 13; Roland Viau, « L’esprit des lieux : Montréal avant Cartier » dans Dany Fougères, directeur, Histoire de Montréal et de sa région, tome I Des origines à 1930, Québec, Les Presses de l’Université Laval, collection Les régions du Québec, no 21, 2012, page 49.

4. « C’est l’anthropologue Bruce G. Trigger qui a suggéré d’utiliser cette locution pour remplacer les termes anciens d’« Iroquois laurentiens » ou même d’Iroquois employés auparavant. […] le terme iroquoien s’applique à une famille linguistique regroupant plusieurs nations, tandis que le mot iroquois désigne surtout les cinq nations […]. » Jean-Claude Robert, Atlas historique de Montréal, Art Global et Libre Expression, 1994, note 45, page 157.

5. Cet emplacement nommé « Place Royale » par Champlain correspond à la pointe à Callière sur laquelle s’élève le musée du même nom.

6. La foire des fourrures s’organise à partir de 1663 et connaît son apogée entre 1650 et 1660. Sur l’emplacement de la future place du marché (1676), un grand bâtiment dit « L’Angard » sert de centre névralgique au négoce; non loin de là, des boutiques volantes sont louées aux marchands forains. Laurence Jonhson, « Note de recherche. Les lieux de la Paix de 1701, et autres considérations sur les campements amérindiens à Montréal », Recherches amérindiennes au Québec, vol. XXXI, no 2, 2001, page 11.

7. En 1676, le Conseil souverain oblige les villes de la Nouvelle-France, dont Québec et Montréal, à se doter de places de marché.

8. Le toponyme de place d’Armes aurait subsisté jusque vers 1721, année où un grand incendie détruisit une grande partie des bâtiments dans la basse-ville, dont ceux entourant le marché. Les manœuvres militaires seront alors déplacées vers la haute-ville, près de l’église Notre-Dame où une place d’Armes est aménagée. Voir : « Le cœur de Ville-Marie – Place Royale », site consulté le 05/10/12 [En ligne] http://www.vieux.montreal.qc.ca/inventaire/fiches/fiche_rue.php?id=43&sec=i

9. À la suite du grand incendie de 1700, Louis Hector de Callière, gouverneur de Montréal, ordonne qu’à l’avenir les bâtiments soient en pierre. Il tolère toutefois les constructions en bois déjà existantes ce qui explique l’ampleur de l’incendie de 1721; voir : Roger Chartrand, Le Vieux-Montréal. Une tout autre histoire, Sillery, Septentrion, 2007, page 79.

Bibliographie

Brossard, Jean-Guy et Louise Pagé, Place Royale Montréal. Rapport de fouilles archéologiques 1982, Montréal, Société d’archéologie et de numismatique de Montréal / Ville de Montréal / ministère des Affaires culturelles du Québec, collection Le Montréal archéologique, no 1, Montréal, 1985, 123 p.

Chartrand, Roger, Le Vieux-Montréal. Une tout autre histoire, Sillery, Septentrion, 2007, 342 p.

« Le cœur de Ville-Marie – Place Royale », Vieux-Montréal, site consulté le 05/10/12 [En ligne], http://www.vieux.montreal.qc.ca/inventaire/fiches/fiche_rue.php?id=43&sec=i

Lauzon, Gilles et Madeleine Forget (Dir.), L’histoire du Vieux-Montréal à travers son patrimoine, Sainte-Foy, Publications du Québec, 2004, 293 p.

Pinard, Guy, Montréal, son histoire, son patrimoine, Montréal, La Presse, tome 2, 1988, 421 p.

« Pointe-à-Callière, toute une expérience », Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, site consulté le 01/10/12. [En ligne], http://pacmusee.qc.ca/fr/a-propos-de-pointe-a-calliere/musee/historique-du-projet

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