Tadoussac entre mer et forêts

par Carpin, Gervais et Équipe de rédaction de l'Encyclopédie

Le port du Roi, Tadoussac, 1842

Situé au confluent de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, Tadoussac est dépositaire d’un riche patrimoine naturel et culturel. D’abord lieu d’échanges commerciaux entre nations amérindiennes, il est ensuite fréquenté par des pêcheurs basques, bretons et normands puis, dans le premier tiers du XVIIe siècle, il accueille ses premiers véritables établissements. Dès lors, Tadoussac s’affiche comme le port d’attache le plus important de la Nouvelle-France, mais aussi comme le plus important comptoir de traite de l’immense Domaine du roi. L’industrialisation et le développement de la région lui permettent subséquemment de développer son potentiel économique et surtout touristique. Misant sur ses paysages somptueux, ses ressources naturelles et son histoire, Tadoussac s’affirme à la fois sur mer et sur terre, une particularité dont témoignent les multiples manifestations patrimoniales qu’on y trouve encore de nos jours.

 

 

Article available in English : Tadoussac between Forest and Sea

Tadoussac aujourd’hui

Tadoussac jouit d’une localisation de choix : depuis plusieurs siècles, l’endroit attire des voyageurs il demeure par conséquent une destination touristique et culturelle très prisée, tant pour sa villégiature et ses événements d’envergure que pour son héritage historique. Même si on ne se trouve plus en contact avec le patrimoine bâti de ce passé, la connaissance de l’histoire permet au touriste déambulant dans ces lieux de laisser son esprit reproduire virtuellement le décor, de s’imprégner des présences anciennes. Des promeneurs pourraient même tomber sur un de ces vestiges qui affleurent, ou au moins sentir les fantômes des très anciennes présences humaines en se promenant autour  du Centre des loisirs, ainsi que sur plusieurs sites en allant de Tadoussac vers les dunes du Moulin-à-Baude (NOTE 1), dont les terres de la ferme Hovington autrement appelée ferme Delporte.

Vue de Tadoussac à bord du traversier en provenance de Baie-Sainte-Catherine, 2007

 

Une occupation millénaire

La présence humaine à Tadoussac remonte à plusieurs milliers d’années. À la fin de la glaciation du Wisconsin, il y a environ 10 000 ans, la fonte des glaces et le retrait des eaux sur le continent Nord-Américain laissaient lentement leur place à une nature où la vie reprenait : la flore, la faune et, à la suite de cette dernière, des groupes humains en quête de subsistance. Les fouilles archéologiques menées dans les environs de Tadoussac, région devenue accessible de 2000 à 4000 ans avant notre ère, ont mis au jour de très nombreux vestiges en pierre façonnés par l’homme. Une partie des artefacts de la période préhistorique trouvés lors de fouilles d’archéologues est entreposée au ministère des Affaires culturelles à Québec.

Outre les artefacts en pierre taillée, il est intéressant de noter la découverte près de l’embouchure de la rivière du Moulin-à-Baude de poteries à motifs iroquoiens. Cette découverte correspond aux observations faites par Jacques Cartier lors de son deuxième voyage, en 1535. D’autres témoignages des années 1540, tant dans les écrits de Cartier que dans les archives judiciaires du Pays basque espagnol, suggèrent que toute la côte du nord du fleuve et du golfe du Saint-Laurent, jusque Terre-Neuve, ainsi que la côte au sud jusque Gaspé étaient sillonnée l’été par des groupes d’Iroquoiens de la grande région de Québec en expéditions de pêche et de chasse. Il n’est alors pas encore question d’Innus ou d’autres nations amérindiennes.

 

Une rencontre de cultures

Carte montrant le port de Tadoussac, 1613

En 1603, une expédition française à laquelle participe Samuel de Champlain rencontre à la Pointe-aux-Alouettes (située à Baie Sainte-Catherine sur la rive ouest du Saguenay) un groupe d’Innus (incluant probablement quelques Algonquins et Etchemins) d’environ mille personnes qui décident de déplacer leur campement à Tadoussac pour faire alliance avec les Français. À ce moment, cela fait au moins trente ans que les Amérindiens troquent avec les Européens sur les bords du Saint-Laurent et à Tadoussac. En effet, selon des témoignages recueillis en France par Thevet, un historien du XVIe siècle, les Basques avaient érigé une maison fortifiée à Tadoussac (qu’il nomme Thadoizeau) dans les années 1580. Les groupes iroquoiens du Saint-Laurent ont quitté cette région après les années 1640, à une date indéterminée et pour des raisons encore inconnues (guerres, épidémies, changements climatiques). La chasse aux cétacés, principalement par les expéditions basques, est attestée dans la région par les fouilles archéologiques. Même si sur le territoire de Tadoussac aucun site basque, aucune trace de campement ou de four à fondre la graisse de baleine n’ont été découverts, il est envisageable que sa baie ait servi de lieu d’échanges entre les groupes.

 

Un territoire innu

Une famille de Montagnais à Tadoussac, 1895

Pendant les trois quarts de siècle qui ont suivi la rencontre des pêcheurs basques et des premiers groupes iroquoiens du Saint-Laurent vers 1580, environ jusqu’à la fin des années 1640, les Innus du Saguenay Lac-St-Jean ont jalousement maintenu, par la violence s’il le fallait, un statut de monopole avec les Français qui, de leur côté, avaient bien vite installé eux-mêmes un monopole de traite à leur échelle. Il a fallu leur affaiblissement démographique,  conséquence des épidémies, et la perte de leur cohésion sociale, conséquence de l’évangélisation, pour que leur capacité à faire respecter leur monopole disparaisse au profit de groupes d’affaires canadiens, français puis plus tard anglais. Tadoussac (NOTE 2) serait d’ailleurs une déformation du vocable tatouskak qui, en langue innu, signifie mamelles, en référence aux caps qui entourent l’embouchure du Saguenay où les baleines viennent se nourrir.

Le recensement de 1824 compte trois familles innus et, en 1891, une seule famille. Sur la pointe de l’Islet, à partir de 1859, date de la fin du monopole d’exploitation du territoire, plusieurs familles se sont installées, squattant les rochers sur lesquels ils avaient déposés leurs maisons : des chasseurs de bélugas, des pêcheurs, des constructeurs de goélettes. Parmi eux de nombreux métis semble-t-il. Au milieu du XXe siècle, on raconte que les odeurs dégagées depuis ces habitations dérangeaient les touristes de l’Hôtel Tadoussac; en conséquence, ces squatteurs de la Pointe furent tous expulsés. Si un beau sentier aménagé autour de la Pointe de l’Islet nous met en contact avec le patrimoine paysager, la flore et la faune, il reste peu de choses du souvenir d’un siècle d’habitat un peu plus sauvage.

 

D’avant-poste à établissement permanent

Reconstitution du poste Chauvin à Tadoussac, 2007

Tadoussac est longtemps demeuré l’avant-poste et le principal lieu d’exploitation d’un vaste territoire réservé au Domaine du Roi (on dirait aujourd’hui : relevant du domaine public), puis de son équivalent anglais, les King’s Posts, gérés par la Compagnie du Nord-Ouest et enfin par la Compagnie de la Baie d’Hudson. Insister sur le principe des monopoles est important dans l’histoire du patrimoine Tadoussacien, car jusqu’au 14 novembre 1859, date de l’abolition des King’s Posts, on peut dire que Tadoussac et tout son arrière-pays était interdit d’habitat en ce sens qu’aucune concession ne pouvait être accordée à des colons, aucun village ne pouvait être fondé.

Toutefois, le statut de monopole d’exploitation des ressources qui existait avant 1859 ne faisait pas de Tadoussac un désert. Le poste comptait cinq bâtiments en 1760 et quatorze en 1785. Ceux qui demeuraient sur place étaient des employés des compagnies et non des colons. En 1785, un rapport énumère une chapelle, un presbytère, une maison, deux magasins, une forge, une boulangerie, une tonnellerie, une poudrière, trois hangars, une grange-étable et une étable, ainsi que trois vaches, un bœuf et un cheval. Les employés ne travaillent pas uniquement à la traite des fourrures : on pratique la pêche commerciale du saumon, du maquereau, du hareng et de la morue, on chasse le marsouin pour le commerce des huiles. Tous ces bâtiments étaient situés le long de la plage sur la terrasse la surplombant.

 

La première chapelle et le premier cimetière

Église amérindienne, Tadoussac, Qué.

Il reste plusieurs traces, soit furtives soit bien ancrées, de cette période précédant l’ouverture à l’habitat colonisateur qui permettra de fonder le village. Au début des années 1644, une première chapelle permanente a été bâtie pour remplacer la chapelle saisonnière, érigée comme une cabane amérindienne. Elle brûlera en 1645. Il est possible que les fondations de ce bâtiment soient celles que l’on retrouve sous l’ancien chalet des Girard, proche de la cale sèche. Tout ce quartier, depuis l’hôtel Tadoussac jusque la cale sèche était probablement l’endroit où les Innus venaient camper pour la période de traite. Ce lieu est idéal en ce sens que, de là et de la colline attenante, on peut observer tant le Saguenay que le Saint-Laurent, et aussi parce que les débarquements des objets de traite se faisait sur la plage, que le magasin du commis s’y trouvait. Les plus anciens habitants de ce quartier de Tadoussac peuvent aussi témoigner de la découverte d’ossements humains mis au jour lors de divers travaux de terrassement. Un cimetière était sans aucun doute attenant à la chapelle, cimetière très utile en ces temps d’épidémie chez les Amérindiens, ainsi que pour les quelques marins français dont Tadoussac fut la dernière escale. Il serait étonnant que nous soyons en présence d’un cimetière amérindien précédant la période de contact car nous imaginons très mal ces groupes « cabaner » sur leurs lieux de sépultures. Des artefacts trouvés lors des fouilles de ce qui serait les fondations de la première chapelle sous le chalet des Girard se trouvent au Musée du Saguenay Lac-St-Jean à Chicoutimi.

 

La Maison Chauvin et la Chapelle Sainte-Anne

Intérieur du poste Chauvin, tel que réaménagé en 1943

Un décor patrimonial récent et un bâtiment authentiquement d’époque sont plantés à l’est de ce quartier du bord de plage : la reconstitution du poste de traite de Pierre Chauvin et la petite chapelle de Tadoussac. Le poste de traite avait été décrit par Champlain qui avait pu en observer les ruines, il en a donné les dimensions et l’a approximativement situé sur sa carte de 1608. Quand William H. Coverdale, directeur de la Canada Steamship Lines et grand collectionneur amateur de patrimoine, fait entreprendre les travaux de reconstruction de l’Hôtel Tadoussac en 1941, des fondations très anciennes sont mises au jour. Coverdale y voit les fondations du poste de traite de l’hivernement avorté des hommes de Pierre Chauvin en 1600-1601.

Les spécialistes font remarquer que les dimensions des fondations ne correspondent pas à celles notées par Champlain et qu’il peut s’agir par exemple des fondations d’un bâtiment de traite du XVIIIe ou même du XIXe siècle. Appréhendant tout l’intérêt touristique que pouvait offrir la présentation du premier poste de traite de 1600, Coverdale écarte de la main les objections et fait construire sur ces fondations une maison en se basant sur les descriptions données par Champlain. Sans doute nul ne saura jamais exactement à quelle bâtisse ces fondations appartenaient, mais Coverdale a légué à la communauté de Tadoussac un lieu d’exposition enrichissant son patrimoine et d’un intérêt touristique indéniable. Les pierres de la fondation ont servi à bâtir la cheminée centrale de cette maison et peuvent donc être vues aujourd’hui. Quant au second lieu, la Chapelle Sainte-Anne, nous sommes en présence d’un patrimoine bâti authentique datant de 1747-1750, classé monument historique en 1965, et aujourd’hui étape importante des promenades patrimoniales à travers le village.

 

La fin des monopoles et l’érection d’un village

Le Village, Tadoussac, Qué.

Dans la première moitié du XIXe siècle, un patrimoine bâti à fonctions industrielle et agricole s’est ajouté au patrimoine bâti à fonction marchande qui avait commencé avec le premier poste de traite. Tant l’un que l’autre de ces patrimoines n’ont laissé que d’infimes traces tangibles.

Le commerçant d’origine britannique William Price bâtit une scierie à l’Anse-à-l’Eau en 1838 (NOTE 3). Il n’en reste pas de traces visible, il faut l’imaginer à l’endroit où accostent aujourd’hui les traversiers. Les installations de la scierie comprennent un quai, un moulin, des bureaux, maisons et entrepôts, accueillant quatre-vingts employés et leurs familles. Pendant environ dix ans, un village qui ne dit pas encore son nom est en place. Le seul magasin accessible aux employés appartient à Price, et si une chapelle et une école sont construites, aucun droit de propriété n’est accordé aux employés. Mais les forêts perdant rapidement leurs arbres rentables, la majeure partie des employés est déplacée vers une nouvelle scierie bâtie à la rivière Petit-Saguenay.

En 1843, donc vers la fin de la période de grande productivité de la scierie de l’Anse-à-l’Eau, un certain Thomas Simard, en construisant une deuxième scierie sur la rivière du Moulin-à-Baude, met en place une infrastructure qui déplace vers ce lieu une part de la vie et des activités de ce qui sera le village de Tadoussac. Indirectement, l’érection de ce moulin justifie enfin le nom donné à la petite rivière.  Si la scierie du Moulin-à-Baude et le moulin à farine qui la complète ne font travailler que dix employés trois mois par année, cette activité attire des familles de cultivateurs qui s’installent sur le plateau de ce qui est aujourd’hui le haut des dunes de Tadoussac (NOTE 4). Ce hameau agricole du Moulin-à-Baude qui représente les prémices d’un habitat permanent regroupé en village ne dure pas. En 1861, avec une population de 300 personnes, le défrichement de la forêt, le travail sur la mince couche de terre arable font de cet endroit un désert de sable.

Type de Colon de Tadousac [sic]

En 1874, la scierie Price de l’Anse-à-l’Eau est remplacée par une pisciculture gouvernementale pour le repeuplement des rivières à saumon locales. En 1900, cette bâtisse est démolie pour faire place à une autre, probablement le bâtiment encore occupée actuellement par la pisciculture en fonction, à droite de la route avant d’accéder au traversier. Le moulin de Simard qui avait été racheté par Price dès 1848 a cessé ses activités en 1890 pour laisser sa place à une nouvelle scierie qui fonctionnera jusqu’en 1940.

Pour les scieries de la rivière du Moulin-à-Baude, les vestiges des plus anciennes ont été enterrés par un éboulis. Pour les bâtiments plus récents, un moulin de 1940 et une centrale hydro-électrique construite la même année (active jusque dans les années 1960 pour desservir Tadoussac et Sacré-Cœur), il reste quelques pierres de façade encore debout, en arrière de la maison des dunes et quelques restes de pièces de bois et de ciment épars dans les rochers descendant jusqu’à la plage, quelques restes de blocs de béton concassés en début du sentier qui monte de la plage à la maison des dunes. En s’éloignant un peu de Tadoussac, au-delà des dunes, dans l’anse qui suit la baie du Moulin-à-Baude, on pourrait examiner les vestiges de trois fours à chaux exploités au tournant du XXe siècle. L’accès à ces ruines est heureusement difficile car le site de valeur archéologique n’est pas encore suffisamment protégé des dégradations qu’entraîneraient de trop nombreuses visites.

 

Tadoussac, haut lieu du tourisme sur terre et sur mer

Affiche promotionnelle «Une Croisière à l'Hôtel Tadoussac», 1938

Sa localisation particulière a permis à Tadoussac de se constituer un riche patrimoine touristique. Rappelons que les grands bateaux blancs, paquebots à vapeur partant de Montréal et se rendant jusqu’en haut du Saguenay, ont pendant un siècle, soit de 1860 à 1960, amené à Tadoussac touristes de passage ou estivants : en saison estivale, on comptait une arrivée par jour. Des embarcations plus légères, les goélettes à voile ou à moteur, servaient de surcroît au transport des marchandises et de passagers jusqu’au milieu du XXe siècle. Puis, la voiture devenant reine, il ne reste aujourd’hui de cette activité maritime de transport de touristes que les traversiers qui transbordent à raison de trois passages par heure leur flot de voitures, motos et camions d’une rive à l’autre du Saguenay.

Le tourisme, s’appuyant précisément sur les bateaux blancs et les goélettes, commence donc au début des années 1860 et prend de l’ampleur cinq ou six ans plus tard avec la construction de l’Hôtel Tadoussac. C’est un tourisme de riches familles anglophones de Québec et de Montréal et de familles américaines. Leur chef de file est la famille Price. En plus des touristes qui séjournent à l’Hôtel Tadoussac, plusieurs construisent des résidences d’été. Outre la résidence du gouverneur lord Dufferin, en arrière de la petite chapelle Sainte-Anne, on retrouve les maisons des Price dont les deux propriétés situées directement à l’ouest de la maison Chauvin et les maisons encore bâties sur les rochers de la Pointe de l’Islet. La communauté anglophone, encore reconnue en tant que telle aujourd’hui, occupe les résidences familiales que l’on peut observer en face du terrain de golf le long de la rue des Pionniers ou dans le parc Languedoc et elle dispose d’une chapelle protestante.

De nos jours, l’une des activités touristiques les plus prisées de Tadoussac s’avère être les excursions aux baleines : ayant démarré dans les années 1970, elles sont encore extrêmement populaires de nos jours. La visite du Centre d’interprétation des mammifères marins permet de comprendre que la présence des baleines est un élément ancré dans la continuité de Tadoussac, ayant jadis été l’une des causes de la venue des Européens en Amérique tout en représentant un attrait central du tourisme d’aujourd’hui.

 

Un patrimoine en évolution

Expédition aux baleines à proximité de Tadoussac, 2010

Tadoussac, à travers son paysage et ses bâtiments historiques, montre à quel point le patrimoine est évolutif, ponctué par les activités humaines et appelé à se transformer. Bien sûr, les visiteurs ne peuvent plus voir aujourd’hui le quai qui servait aux activités de l’Anse-à-l’Eau, mais le quai actuel des traversiers et le quai des bateaux qui font les excursions aux baleines témoignent de ce dynamisme. Ainsi, les descriptions d’ordre patrimonial pourront bientôt inclure le Festival de la chanson de Tadoussac (qui en sera à sa 30e édition en 2013) et les excursions aux baleines, pour ne citer que ces activités, qui viendront enrichir ce patrimoine séculaire, aux confluents de la terre et de la mer.

 

Gervais Carpin, Historien

Avec la collaboration de l’Équipe de rédaction de l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française 

 

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Notes

1. Le toponyme Moulin-à-Baude pourrait être une déformation typographique de l’expression môle Baude, le môle désignant un lieu de mouillage abrité par une jetée, puisqu’aucun moulin n’existait à cet endroit avant les années 1850. Cette suggestion est aussi appuyée par l’affirmation de Champlain qui écrit que les bateaux trouvaient là un lieu de mouillage extrêmement sûr avant d’entrer dans le port de Tadoussac.

2. Le nom de Tadoussac, avec quelques variantes orthographiques au gré des auteurs, circule sans doute entre les marins dès la deuxième moitié du XVIe siècle et figure peut-être même sur des cartes non retrouvées, mais il n’est vraiment attesté que par le premier récit de Champlain quand l’expédition dont il fait partie jette l’ancre à cet endroit et y reste du 24 mai au 18 juin. Sa carte de Tadoussac et de l’embouchure du Saguenay, incluant la Pointe aux Alouettes à l’ouest et la baie de la rivière du Moulin-à-Baude à l’est, date de 1608 et elle a été publiée dans son édition de 1613.

3. Une alliance opportuniste entre la volonté des colons de Charlevoix d’obtenir des terres sur la Côte Nord, au Saguenay et au Lac-St-Jean, et le désir des entrepreneurs forestier de Québec de profiter des forêts de ces régions aboutit en 1837 à l’achat de droits de coupe auprès de la Compagnie de la Baie d’Hudson par la Société des Vingt-et-Un (regroupement de chefs de familles de Charlevoix) qui revendra sa récolte de billots à William Price, en échange du transport de colons et de leur approvisionnement.

4. Au recensement de 1851, on dénombre 13 concessions de petite taille (5 à 23 acres), 13 familles comptant pour une centaine de personnes. Malgré les activités de ski sur sable du mitan du XXe siècle, les passages plus récents de véhicules motorisés et les nombreux visiteurs, il peut encore arriver en se promenant en haut des dunes de se baisser pour ramasser un morceau de poterie ou de métal, seuls vestiges connus aujourd’hui de ce hameau. Il est assez difficile d’imaginer sur ces lieux une quarantaine de petites exploitations agricoles logeant 300 personnes, dont peut-être deux cents enfants et toute l’activité générée par ce hameau. De rares photos en témoignent.

Bibliographie

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