De Saint-Paul-des-Métis à Saint-Paul : un pan d’histoire franco-albertaine

par Kermoal, Nathalie

Carte de Saint Paul des Métis, Alberta

L’année 2009 marquait le centenaire de l’ouverture de Saint-Paul-des-Métis à la colonisation canadienne-française. Bien que la communauté existe depuis 1896, il est intéressant de noter que l’on marque l’anniversaire de l’arrivée des Canadiens français dans la région, passant ainsi sous silence le passé métis de cette communauté. L’ouverture de la colonie métisse aux Canadiens français a suscité au fil des années des débats chez les historiens, mais a aussi laissé de profondes cicatrices dans le cœur des familles métisses qui ont été obligées de quitter Saint-Paul pour aller s’installer ailleurs. Avec le temps, Saint-Paul est devenue une communauté dynamique déterminée à préserver la langue française et la culture francophone, mais aussi une ville réputée pour son multiculturalisme.

Article available in English : From Saint Paul des Métis to Saint Paul: A Patch of Franco-Albertan History

 

Un noyau francophone bien vivant en Alberta  

Panneau du Centre culturel de Saint-Paul, Alberta, 2009

De nos jours, Saint-Paul compte près de 5 500 habitants. Située au nord-est d’Edmonton, elle est avant tout une ville de services pour les villages environnants, mais aussi un centre culturel qui reflète la diversité ethnique de la région. Chaque année, de nombreux évènements sont organisés en ville, notamment la cabane à sucre de l'Association canadienne-francaise de l'Alberta, le souper Ukrainien aux pérogies, le pow wow de la réserve de Saddle Lake et finalement les finales du Lakeland Rodeo Association (LRA).

Même si la population s’est diversifiée avec le temps, Saint-Paul est avant tout une  communauté francophone qui offre de nombreux services en français.  La régionale de Saint-Paul de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) joue d’ailleurs un rôle central pour faire valoir les intérêts de la communauté et contribuer activement à son développement global. Le dynamisme de Saint-Paul s’exprime en politique mais aussi dans le domaine de la culture. Suite à l’adoption en 1982 de la Charte canadienne des droits et libertés, un petit groupe de parents francophones décide de se doter d’une école française, l’École du Sommet qui ouvrira ses portes en septembre 1990. En novembre 1993, le gouvernement de l’Alberta remet aux francophones la gestion de leur système scolaire. Le Conseil scolaire du Centre-Est est créé. Il administre les écoles de Saint-Paul, Plamondon, Bonnyville et Cold Lake. Son siège social est à Saint-Paul.

L'artiste Crystal Plamondon

Sur le plan culturel, les francophones sont aussi très actifs.  Plusieurs artistes albertains renommés sont natifs de Saint-Paul et de sa région notamment Louise Piquette, artiste multidisciplinaire qui s’inspire des membres de sa famille, de ses amis et de ses connaissances pour réaliser ses œuvres.  Les sculptures et les poteries de l’artiste autodidacte Margo Lagassé et les chansons de style country, cajun et folk de Crystal Plamondon – originaire de Plamondon – sont, quand à elles, reconnues sur la scène artistique internationale.  En outre, Les Blés d’Or, fondé en 1973, a été la première troupe de danse à enseigner la danse traditionnelle canadienne-française en Alberta.  Elle est aussi derrière le projet de recherche sur l’histoire des Franco-Albertains intitulé Héritage Franco-Albertain. Cette collection sonore, archivée aujourd’hui au Campus Saint-Jean à Edmonton, comprend des récits de vie, des contes, des chansons, des photos et une variété d’autres documents de pionniers qui ont marqué l’histoire de Saint-Paul et de ses environs.  Dans la lancée et afin de stimuler l‘intérêt pour l’histoire des francophones de la région, le Musée historique de Saint Paul est créé en 1979.  Ce musée bilingue organise des expositions sur la communauté de Saint-Paul d’aujourd’hui mais aussi sur les débuts de la ville rendant publique la richesse du passé métis et francophone de la ville.

 

Les débuts de Saint-Paul-des-Métis : un projet philanthropique

Le père Albert Lacombe en Alberta, 1884

Historiquement, Saint-Paul est un projet intéressant dans la mesure où il découle de la volonté d’un homme, le père Albert Lacombe qui voulait créer une communauté pour les Métis.  Au centre du projet, il en conceptualise et en assure également le financement, notamment grâce au lobby qu’il fait auprès du gouvernement fédéral mais aussi auprès de donateurs bienveillants. Lacombe connaissait très bien les Métis puisque déjà, en 1849, lorsqu’il était jeune prêtre à Pembina, il les avait suivis dans la plaine lors des grandes chasses aux bisons. Une fois arrivé dans la région d’Edmonton dans les années 1850, il les côtoie à nouveau au Lac Sainte-Anne, puis en 1861 à Saint-Albert. Des Métis l’accompagnent souvent dans ses déplacements et ils représentent une main-d’œuvre indispensable pour les missions à travers la province, notamment pour le transport des marchandises. C’est donc dire qu’Albert Lacombe a consacré une bonne partie de sa vie à œuvrer auprès des peuples autochtones de l’Alberta. D’ailleurs, il n’hésitait pas à se plaindre auprès de ses supérieurs lorsque d’autres occupations le privaient trop longtemps de ses missions « indiennes ». On remarque aussi dans sa correspondance qu’il a beaucoup de respect pour les Métis, toutefois ce respect est souvent entrecoupé d’élans moralisateurs et paternalistes. 

En 1895, touché par la destitution des Métis de l'Ouest canadien, Lacombe propose dans son « plan de rédemption des Métis » d'établir une « réserve » pour leur permettre de passer d'une vie nomade à une vie sédentaire afin qu'à l'image des Canadiens français, ils deviennent de bons agriculteurs. Au fur et à mesure que les colons euro-canadiens colonisaient l’Ouest, les Métis voyaient peu à peu leur réalité et leur vie quotidienne se transformer. Les événements de 1869 à la Rivière-Rouge et les troubles de 1885 à Batoche avaient eu pour effet de les appauvrir, de les disperser à travers l’Ouest et, finalement, de les marginaliser.

Le père Lacombe fut témoin de l’échec du système de concessions de terre (scrip) imposé par le gouvernement fédéral « dans le but d'éteindre le titre ancestral » des Métis, ainsi que des abus de confiance et des pratiques frauduleuses dont furent victimes les Métis. Lacombe propose alors une alternative au gouvernement conservateur de Macdonald, puis au gouvernement libéral de Wilfrid Laurier. Dans un mémoire envoyé au premier ministre Laurier en 1896, il écrit : « Considérant que cette nation métisse devient de plus en plus misérable et pauvre, à mesure qu’elle se trouve davantage en contact avec l’élément blanc et que l’avenir semble s’annoncer plus sombre, nous avons cru tenter quelqu’effort de rédemption en faveur de ces gens, auxquels nous sommes dévoués et attachées par les liens de la religion et du patriotisme ». Il pensait que pour sauver les Métis de la déchéance, il était nécessaire d’établir une zone étanche entre ces derniers et les colons blancs. Malgré les restrictions budgétaires, le gouvernement fédéral octroie une subvention de 2 000 $ au père Lacombe.

Fermiers métis établis à St. Paul Des Métis, vers 1902

Saint-Paul, situé près de la réserve indienne de Saddle Lake, est donc établi en 1896 sur un terrain totalisant 92 160 acres qui avait été réservé pour les Métis par le gouvernement fédéral. La terre restait la propriété de la Couronne, cependant Lacombe avait signé un bail de 99 ans avec le gouvernement pour une somme de 1 $ par année. Les terres ne pouvaient être ni aliénées, ni hypothéquées. Quatre autres parcelles furent mises de côté pour l’église, l’école et le presbytère. Chaque famille devait recevoir 80 acres, en plus du bétail, de l’équipement agricole, ainsi qu’un accès aux terres collectives de foin, de pâturage et de bois. En outre, afin d’éviter les problèmes, l’alcool était interdit, et quiconque en apportait devait être expulsé de la colonie.

Le père Lacombe, déjà âgé, confie au père Adéodat Thérien la tâche d’organiser et de maintenir la colonie. Aux trois familles déjà installées en 1896 (celles de Simon Desjarlais, de Joseph Cardinal et de Pierre Desjarlais) s’ajoutent bientôt trente familles originaires de l’Alberta et de la Saskatchewan. En 1897, la petite colonie compte cinquante familles. Chapelle, presbytère, scierie et moulin sont construits, puis les missionnaires oblats, assistés des sœurs de l’Assomption, décident d’implanter un internat pour assurer l’éducation des enfants de la communauté.

 

Une réalité difficile 

Couvent de Saint Paul des Métis, Alberta, vers 1903

Malgré les succès des premières années, un certain nombre de problèmes viennent ensuite miner les efforts des missionnaires et des Métis. Outre les feux de prairie et la grêle, un incendie détruit l’école le 15 janvier 1905. À cela s’ajoute le manque de financement, d’équipement et de bétail ainsi que l’éloignement des fermes les unes des autres. En 1908, le bail est résilié et un an plus tard, la colonie est ouverte aux Canadiens français. D’après Katherine Hughes, la biographe du père Lacombe, le vieux missionnaire aurait été fort affligé des déboires de Saint-Paul-des-Métis : « Mon Dieu, comme cela est triste! ... Personne aujourd'hui ne peut comprendre mon malheur, mon chagrin, ma désillusion. Je descendrai vers ma tombe, l'affliction dans l'âme. Mes pauvres Métis! ... Je ne puis que pleurer en secret ».

Pour le gouvernement fédéral, le projet était voué à l’échec car les Métis manquaient de motivation et n’étaient pas venus en assez grand nombre s’installer à Saint-Paul. Puisque les capitaux manquaient, la seule alternative était d’ouvrir la colonie à de nouveaux colons pouvant vivre de l’agriculture et ne nécessitant aucune aide fédérale. Les Métis, quant à eux, considèrent que l’Église, le gouvernement et les Canadiens français sont responsables de l’échec de la colonie, les promesses du début ayant apparemment laissé place à l’avidité et au mensonge. Mécontents de ne pas avoir été consultés, ils décident d’envoyer une pétition à Ottawa dénonçant l’ouverture de la colonie aux colons canadiens-français, mais cette dernière restera sans écho.

 

De colonie métisse à communauté canadienne-française  

Le père Thérien, réalisant qu’il était impossible de continuer à gérer la colonie sur les bases proposées par le père Lacombe, recommande de transformer le plan original et d’ouvrir la colonie aux colons blancs. Une des photos les plus célèbres de l’époque est certainement celle des Canadiens français faisant la queue devant la porte de l’Agence des terres à Edmonton. Pendant trois jours, 500 d’entre eux attendent, nuit et jour, de faire inscrire leur numéro de terrain. Le 10 avril 1909, 450 homesteads sont retenus. Quoique les pionniers soient surtout des Canadiens français venus du Québec, il y a parmi eux des Métis, comme la famille Garneau, désireuse de rester dans la région, ainsi que des colons venus d’Ukraine et de Grande-Bretagne. Parmi les noms des pionniers on trouve, entre autres, des Beaudin, des Carrier, des Doucet, des Duteau, des Fontaine, des Girard, des Hurtubise, etc. Grâce à cet afflux de population, la ville prend rapidement son essor. Si, en 1909, Saint-Paul-des-Métis est un hameau, il ne lui faut qu’une vingtaine d’années pour devenir village : il prend le nom de Saint-Paul en 1936. La ville se dote d’un conseil municipal et plusieurs institutions se mettent progressivement en place.

Hotel Lavoie à Saint Paul, Alberta, vers 1955-1956

Les habitants se tournent surtout vers l’agriculture, dans la mesure où les terres des environs sont particulièrement fertiles, mais à cette occupation agraire s’ajoutent aussi des services – notamment des hôtels, un parc à bois, un bureau de poste, un poste de télégraphe, ainsi que des magasins généraux. Les soins médicaux, quant à eux, étaient assurés par le Dr Jean-Baptiste Charlebois qui se déplaçait de domicile en domicile pour soulager les maux des uns et des autres, voyageant, selon le cas, à pied ou à cheval. La tâche devenant lourde, un second médecin, le Dr Gagnon, le rejoint dès 1910.

D’ailleurs, comme nombre de paroisses de l’époque, Saint-Paul n’échappe pas à l’épidémie de grippe de 1918, qui entraîne de nombreux décès. Cette crise accentue le besoin urgent de construire un hôpital. Toutefois, il faudra attendre encore 10 ans pour que le projet se réalise. En 1930, l’Hôpital Sainte Thérèse, qui existe encore, a une capacité de 60 lits.

 

Chemin de fer et développement économique

Au tournant du XXe siècle, nombre de villes et de villages devaient leur existence – et jusqu’à un certain point leur survie – au chemin de fer. Pour les citoyens de Saint-Paul, le train était une condition sine qua non au développement économique de leur communauté. En 1914 débute la construction d’une nouvelle voie de chemin de fer au nord d’Edmonton ; toutefois, un manque de main-d’œuvre paralyse la construction de la ligne qui cesse à Spedden en 1919… à 48 kilomètres de Saint-Paul. Conscients de l’importance du train pour le transport des marchandises, des animaux et des hommes, les habitants décident de terminer le dernier tronçon eux-mêmes. En 1920, le premier train entre en gare et Saint-Paul se dote de son premier chef de gare, J. A. Fortier, puis de son premier élévateur à grains.

Vieille ferme près de Saint Paul, Alberta, 2008

Les élévateurs à grains, véritables icônes des prairies, ont dominé le paysage de l’Ouest pendant plus d’un siècle. En fait, l’élévateur à grains représentait la preuve de la viabilité économique d’une communauté et de la puissance agricole d’une région. Bâtiment strictement utilitaire, conçu pour recevoir, entreposer et expédier le grain en vrac, il était la première étape d'un processus de commercialisation qui consiste à transporter le grain depuis la ferme du producteur jusqu'aux marchés mondiaux. Il permettait donc aux fermiers de faire quelques économies de temps et d’argent, n’ayant pas à transporter la précieuse marchandise vers d’autres destinations. La fermeture du dernier élévateur à grains à Saint-Paul, en 2002, marquera la fin d’une époque. En outre, le transport par camion supplante peu à peu le chemin de fer.

Aujourd’hui encore, l’agriculture est au centre des activités économiques de la ville de Saint-Paul, mais les fermes d’aujourd’hui ne ressemblent plus à celles d’antan, les petites fermes familiales ayant, pour ainsi dire, presque disparu pour laisser place à de grosses exploitations agricoles. Saint-Paul a dû diversifier ses activités économiques : le secteur pétrolifère et gazier ainsi que celui de la construction lui permettent de continuer d’offrir des services aux communautés avoisinantes. On exploite aussi certaines ressources naturelles comme le sel, la tourbe, le bois et le gravier, assurant ainsi de nombreux emplois aux membres de la communauté.

 

Accueillir les touristes… d’où qu’ils viennent ! 

La désormais célèbre piste d’atterrissage pour ovnis à Saint-Paul, Alberta, 2009

Toujours dans le souci de diversifier son économie, la communauté de Saint-Paul a décidé de développer son potentiel touristique en favorisant le développement de parcs pour le plaisir des vacanciers et des promeneurs. Un projet inusité la distingue pourtant des nombreuses villes ou municipalités qui misent sur la proximité des lacs pour attirer les touristes ! En effet, en 1967, pour commémorer le centenaire de la Confédération canadienne, Saint-Paul a choisi de se faire connaître par un projet original : la construction d’une piste d’atterrissage pour des objets volants non identifiés (OVNI). Ce projet a poussé Saint-Paul à se doter d’un centre touristique et d’une exposition sur les OVNI dans les années 1990. Sur la plaque de la piste, on peut lire :

« République de Saint-Paul (Stargate Alpha) : Le terrain sur lequel a été édifiée la plate-forme a été déclaré zone internationale par la ville de Saint-Paul, "comme symbole de notre foi en l'humanité pour qu'elle préserve l'univers de guerres et de conflits nationaux. Ce voyage dans l'espace sera sans danger pour tous les êtres intergalactiques. Tous les visiteurs de la Terre et d'ailleurs sont les bienvenus sur ce territoire et dans la ville de Saint-Paul. »

Cette piste d’atterrissage que d’aucuns pourraient qualifier d’excentrique a, cependant, permis à la petite communauté francophone de se faire remarquer notamment par la Reine Elisabeth II et mère Teresa.

 

Une communauté qui est là pour rester

Fête Franco-Albertaine à Saint-Paul, 2009

La ténacité ainsi que le travail des pionniers de Saint-Paul a permis à la ville et à la région de devenir au fil du temps l’un des fleurons de la francophonie albertaine. De zone étanche pour protéger les Métis de l’influence des blancs, Saint-Paul est devenue une communauté dynamique déterminée à préserver la langue française et la culture francophone. Mais la communauté est aussi réputée pour son multiculturalisme puisqu’elle compte des citoyens provenant de plus de 17 pays à travers le monde.  Toutefois, ce travail n’aurait pas été possible sans la vision initiale du père Albert Lacombe et l’héritage que les Métis ont laissé derrière eux. Tous ont contribué, à leur manière, à faire de Saint-Paul la ville qu’elle est aujourd’hui.  

 

 

Nathalie Kermoal
Professeure agrégée, University of Alberta

Une première version de cet article a été publiée dans le journal Le Franco (journal franco-albertain) le 26 juin 2009 pour marquer le centenaire de l’ouverture de Saint-Paul-des-Métis à la colonisation canadienne-française. Cette nouvelle version diffère quelque peu de la première. 

 

Bibliographie

Drouin, Émeric, Joyau dans la plaine : Saint-Paul Alberta, Edmonton, Collège Saint-Jean, 1968.

Hatt, Ken, Destitution and Philanthropy: The St. Paul des Métis Colony, Ottawa, Native Council of Canada, 1978.

Heritage Community Foundation, St-Vincent et St-Paul: La mémoire de l’Alberta francophone, Encyclopédie en-ligne de l’Alberta, Edmonton.

http://www.abheritage.ca/stvincent-stpaul/st_paul/index_fr.html

Hughes, Katherine, Father Lacombe: The Black-Robe Voyageur, Toronto, William Briggs, 1911.

Kermoal, Nathalie, « Métis et marginalité : Le cas de Saint-Paul-des-Métis », dans Carol Harvey et Alan MacDonelle (dir.), La francophonie sur les marges, CEFCO, Les Presses universitaires de Saint-Boniface, 1997, p. 41-51.

Sawchuk, Joe, Patricia Sawchuk et Theresa Ferguson, Métis Land Rights in Alberta: A Political History, Edmonton: Métis Association of Alberta, 1981.

Stanley, George, Alberta’s Half-Breed Reserve: Saint-Paul-des-Métis 1896-1909, Sackville, Mount Allison University, 1978.

 

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