Lieux de mémoire de Marie de l’Incarnation à Tours

par Deroy-Pineau, Françoise

Plaque signalant le Jardin Guyart-Martin, à Tours

Marie Guyard, mieux connue sous le nom de Marie de l'Incarnation, est née à Tours, en France. Elle y a vécu quarante ans, de sa naissance jusqu'à son départ vers le Canada, soit de 1599  à 1639. Elle figure parmi les pionniers de la Nouvelle-France, où elle a notamment implanté le monastère des ursulines à Québec, première école pour jeunes filles amérindiennes et françaises en Amérique du Nord. Elle a habité ce monastère jusqu'à sa mort en 1672. Si sa mémoire est abondamment commémorée au Québec, son souvenir était quasi oublié dans sa terre d'origine, où seule une poignée de fervents, d'érudits et d'édiles, se souvenaient de cette modeste provinciale du XVIIe siècle, échappée vers les « quelques arpents de neige » du Canada. Cependant, depuis les années 1950, grâce au dynamisme et à la bonne volonté d'un groupe formé de Canadiens et de Tourangeaux, soutenus par quelques élus sensibilisés au rayonnement de la langue française en Amérique du Nord, la mémoire de Marie Guyard reprend enfin ses droits à Tours.


Article available in English : Marie de l’Incarnation Memorial Sites in Tours

La figure de Marie Guyard au Canada

L'histoire québécoise et canadienne a fait de Marie Guyard un personnage de premier plan. À l'occasion du 400e anniversaire de Québec, on l'a clairement située comme troisième personnage historique d'importance en Nouvelle-France, après Jacques Cartier et Samuel de Champlain. La statue de cette « mère de la Nouvelle-France » figure sur la façade du Parlement de Québec tandis que l'édifice qui abrite le ministère de l'Éducation du Québec à Québec porte son nom. Marie Tifo, l'une des plus grandes comédiennes d'expression française au Canada, l'a incarnée de brillante façon au théâtre et au cinéma en 2008. Marie-de-l'Incarnation que Bossuet qualifiait en 1675 de « Thérèse de nos jours et du Nouveau Monde » (en référence à la célèbre Thérèse d'Avila) est considérée de  nos jours comme l'une des plus grandes figures mystiques de la chrétienté ; elle a connu un destin exceptionnel de la France à la Nouvelle-France.

 

Mais qui était donc Marie Guyard ?

Abords de la Loire, un lieu fréquenté par Marie Guyart avant d'entrer dans les ordres, alors qu'elle travaillait dans l'entreprise de transport de son beau-frère

Marie Guyard traverse les trois quarts du XVIIe siècle avec une détermination soutenue par un puissant dessein : épouser - dans la société et au plus profond de son âme - le mouvement de son « Gracieux » époux, Jésus, sur cette Terre. Après une première biographie, par son fils Claude Martin en 1675, l'historiographie qui lui est consacrée est immense. L'intérêt qu'elle suscite chez les spécialistes de disciplines variées provoque des débats qui frisent parfois la polémique. Mère indigne ou mère modèle ? Grande mystique ou folle de Dieu ? Folle tout court ou femme pratique ? Anorexique ou joyeuse vivante ? Écrivaine de talent ou obscure scribouilleuse ? Le fait est que certaines de ses phrases, parfois sorties de leur contexte, prêtent le flanc à plusieurs de ces qualificatifs (NOTE 1).

Née en 1599 dans une famille d'artisans boulangers de Tours, elle est plongée dès le berceau dans un environnement catholique. Elle prend la chose très au sérieux et pratique à sa manière une justice distributive en chipant du pain dans le magasin familial pour le donner à des nécessiteux. Son entrain et sa joyeuse humeur ne plaident pas en sa faveur lorsqu'elle exprime le désir d'entrer chez les bénédictines. Ses parents la marient plutôt à dix-sept ans à un maître ouvrier en soie. Jouissant alors d'une grande liberté, elle en profite pour lire des romans, aller à la messe tous les jours, mettre au monde son fils Claude et développer un grand talent de brodeuse sur les tissus de brocart réalisés dans l'atelier de son mari.

Après deux ans de mariage, son mari décède couvert de dettes. La jeune veuve n'a pas vingt ans, un enfant, et une faillite à assumer. Loin de l'abattre, ses épreuves nourrissent sa vie mystique. Préférant la solitude, elle décourage tout prétendant au remariage, se retire chez son père et décide de ne s'occuper que de son fils et de sa passion intérieure, sans négliger deux choses essentielles à ses yeux : gagner sa vie et rendre service en ouvrant sa porte à des malades ou des blessés. Troquant son statut de brodeuse contre celui de gérante de l'entreprise de transports de son beau-frère, elle devient une personnalité marquante à Tours. Son rayonnement résulte de l'articulation d'une double vie : engagement socio-professionnel le jour, nourri d'expériences spirituelles hors du commun, la nuit.

Par ailleurs, elle donne à son fils Claude une éducation très originale. À une époque où l'on s'occupait peu des enfants, qui mouraient souvent en bas âge, et à l'encontre des pratiques éducatives d'alors, elle ne porte jamais la main sur son enfant et se comporte envers lui avec une « douce gravité » dont l'intéressé se souviendra toujours (NOTE 2).

Alors survient un premier épisode destiné à enrichir l'inspiration romanesque et alimenter les débats moralisateurs : malgré un profond déchirement, lorsque son fils atteint l'âge d'entrer au collège (onze-douze ans), elle décide de le confier à sa sœur (NOTE 3).  Dans le même élan, elle entre sans dot chez les ursulines, un nouvel ordre chargé d'une vocation alors originale : l'éducation des filles. Devenue religieuse cloîtrée, Marie entame une vocation d'éducatrice et, sans le savoir, d'écrivaine, alors qu'elle rédige en 1633 une première autobiographie puis des instructions aux novices, textes d'une incontournable beauté baroque.

Arrivée des Ursulines et des Hospitalières en Nouvelle-France

À la lecture des Relations  des jésuites, elle se passionne pour les Amérindiens du Canada. On disait alors les « sauvages ».Peu à peu s'élabore le dessein de se rendre en ce lointain pays. Dans un premier temps, elle demeure discrète sur un projet qui ne peut lui attirer que des oppositions puisqu'elle est femme, cloîtrée, d'origine modeste (NOTE 4), provinciale, et roturière ! Mais ce désir se fait de plus en plus pressant. Ses nombreuses relations de femme d'affaires et d'éducatrice lui permettent de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation de son projet (NOTE 5) : notamment l'indispensable accord de la Compagnie des Cent-Associés, créée en 1627 par Richelieu pour gérer la Nouvelle-France.

Marie s'embarque enfin sur le Saint-Joseph le 4 mai 1639 en compagnie de Madeleine de La Peltrie, une jeune veuve libérale et non-conformiste qui veut elle aussi se consacrer à la conversion des « Sauvages ». Cette dernière avait simulé un mariage avec Jean de Bernières, « Trésorier de France » à Caen, lui aussi mystique engagé, afin de pouvoir consacrer sa fortune à la fondation des ursulines de Québec (NOTE 6). Trois mois plus tard, l'Atlantique péniblement traversé, ces dames et les premières augustines (sœurs hospitalières) débarquent à Québec où naît une nouvelle colonie formée de quelques dizaines d'habitants.

Marie de l'Incarnation enseignant à de jeunes élèves amérindiennes

Marie y déploie une activité intense, partagée entre l'éducation des jeunes filles amérindiennes et françaises, l'assistance aux Amérindiens, la fondation de la communauté des ursulines de Québec et un rôle de conseillère de plus en plus grand auprès des habitants de Québec, à commencer par les jésuites et les administrateurs de la colonie. On a peine à imaginer les épreuves et les tensions vécues pendant ces années de fondation (NOTE 7). Elle doit souvent s'opposer à des personnalités qui ne saisissent guère ses vues pratiques et politiques clairvoyantes. Sa correspondance avec son « très cher fils » Claude, demeuré en France, vaudra à la postérité des lettres qui présentent un rapport détaillé de la vie en Nouvelle-France, des documents historiques d'une valeur exceptionnelle, doublé d'une seconde autobiographie aux élans mystiques et poétiques inattendus. Plusieurs fois alitée, Marie rédige également catéchismes, grammaires et dictionnaires en algonquin et en iroquois. Un « flux hépatique » finit par l'emporter le 30 avril 1672.

 

Une mémoire à restaurer

Portrait de Marie de l'Incarnation

Les siècles passent. Si le souvenir de Marie de l'Incarnation demeure vif au Canada malgré l'épreuve du temps, il n'en est pas de même à Tours. Les massacres de 1792 (Révolution française) et la suppression des ordres religieux n'ont pas contribué à entretenir cette mémoire. Peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un contingent de Canadiens (dont des Amérindiens Wendats, descendants des « Hurons » réfugiés en Nouvelle-France, en banlieue de Québec), vient en pèlerinage à Tours afin de visiter les lieux qui ont vu naître et grandir la fondatrice des ursulines de Québec. Cette visite suscite l'intérêt du Conseil municipal qui envisage alors la possibilité de restaurer certains sites significatifs. Ainsi, le 26 octobre 1950, une dalle commémorative de l'ermitage Saint-Joseph (l'édifice lui-même ayant été démoli deux ans plus tôt) est inaugurée par Marcel Tribut, nouveau maire de Tours. La cérémonie se déroule en présence d'une importante délégation canadienne, dont l'archevêque de Québec et plusieurs ursulines de Québec en costume religieux.

L'année suivante, un clerc de Trois-Rivières, monseigneur Beaumier, très attaché à Marie de l'Incarnation, se rend lui aussi à Tours pour découvrir les traces de son héroïne. Il visite la dalle inaugurée l'année précédente, puis la chapelle Saint-Michel, le bâtiment où elle a prononcé ses vœux. C'est la consternation : les vieux murs abritent alors les douches du Lycée Nationalisé de Jeunes Filles, installé dans l'ancien monastère des ursulines. L'ensemble est décidément indigne de la mémoire de la « mère de la Nouvelle-France ». Le maire de Tours déclare alors  que «  la Chapelle Saint-Michel est [pour les Canadiens] un lieu sacré et nous voudrions la leur donner et en faire une terre canadienne puisqu'ils y voient l'origine spirituelle de leur pays. »

Au cours des dix années suivantes, plusieurs Tourangeaux influents parviennent à mobiliser les ressources nécessaires - politiques et administratives (NOTE 8) - pour créer une association afin de restaurer des lieux significatifs de la vie de Marie de l'Incarnation. Les fonds nécessaires viendront essentiellement du Canada (Trois-Rivières et Québec).

 

La chapelle Saint-Michel, la Petite Bourdaisière et le petit ermitage Saint-Joseph

Fondée le 8 août 1961, l'Association des Amis de Marie de l'Incarnation (qui devient ensuite l'Association Touraine-Canada) se donne pour mission de réhabiliter certains bâtiments,  témoins authentiques de sa vie en France. Il s'agit de la chapelle Saint-Michel- et du petit ermitage Saint-Joseph. La jeune femme a vécu en ces lieux du 25 janvier 1631 au 22 février 1639, jour de son départ en Nouvelle-France.

Chapelle Saint-Michel, abritant le musée Marie de l'Incarnation, 2008

La chapelle Saint-Michel a été construite en 1628 pour les religieuses ursulines arrivées à Tours en 1622. Ayant plusieurs fois changé de vocation, le bâtiment nécessite d'importants travaux de réaménagement et de réfection. L'association pilote les travaux qui avancent rondement et prennent fin en 1964. La même année, l'association reçoit en don quatre toiles, dont l'une évoque le départ de Marie de l'Incarnation au Canada. Elles sont restaurées par les bons soins de Boris Lossky. Conservateur du Musée des Beaux-Arts qui dote aussi la chapelle d'un très beau retable du XVIIe siècle et d'une « Présentation de l'enfant Jésus au temple » (NOTE 9). Le Musée des Beaux-Arts prête également d'autres tableaux, dont une représentation de sainte Ursule coiffée (sans doute lors de la Révolution française) d'un bonnet phrygien. Dans la foulée, les façades de la chapelle sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

L'année 1980 marque un tournant dans l'histoire de la chapelle Saint-Michel. La béatification de Marie de l'Incarnation attire du public : la chapelle n'a jamais accueilli autant de monde. L'archevêque de Tours y reçoit sept évêques et 250 pèlerins canadiens. L'année suivante voit aussi le retour des religieuses ursulines, qui mettent sur pied l'Association Marie Guyart. Cette nouvelle association acquiert en 1983 la Petite Bourdaisière, un immeuble en brique et pierre construit à la fin du XVe siècle et voisin de la chapelle Saint-Michel, qui avait été acheté pour les ursulines en 1625 afin d'en faire leur couvent (NOTE 10). Un Centre Marie de l'Incarnation y est ouvert en 1985. Enfin, le nouvel ermitage Saint-Joseph est inauguré la même année par l'archevêque de Tours : cette reconstruction à l'identique de l'édifice démoli en 1948 est rendue possible grâce à une participation canadienne.

 

Présent et avenir de la mémoire de Marie de l'Incarnation à Tours

Intérieur de la chapelle Saint-Michel à Tours

De nos jours, l'ensemble patrimonial est mis en valeur de plusieurs manières complémentaires. Le Centre Marie de l'Incarnation veut faire connaître la vie et l'œuvre de cette mystique en accueillant les visiteurs et pèlerins (NOTE 11). L'Association Touraine-Canada, de concert avec l'Association Marie Guyart, favorise quant à elle l'animation à la chapelle Saint-Michel : concerts, répétitions de chorales, conférences, célébrations et visites respectant l'histoire des lieux. Elle propose aussi des excursions culturelles sur les lieux de mémoire du Canada en Touraine. Enfin, une visite guidée intitulée « Marie Guyard, Tours et le Canada », organisée par l'Office du tourisme et la Direction du Patrimoine de la Ville de Tours, comprend une visite de la chapelle Saint-Michel, de la Petite Bourdaisière, du quartier où vivait Marie Guyard à Tours et, sur demande, de l'ermitage Saint-Joseph.

L'avenir n'est pas assuré pour autant. Depuis les commémorations du 400e anniversaire de la Ville de Québec, en 2008, l'Association Touraine-Canada mobilise des ressources afin de restaurer ses tableaux et de rénover des murs de la chapelle Saint-Michel. Par exemple, il s'avère urgent d'assainir l'intérieur de la chapelle afin de pouvoir y exposer à nouveau les tableaux nouvellement restaurés qui retracent l'environnement spirituel et culturel de Marie de l'Incarnation et des ursulines des XVIIe et XVIIIe siècles (NOTE 12). Mais les obstacles administratifs et financiers sont grands.

Tous ces efforts de patrimonialisation veulent prolonger le pont transatlantique symbolique amorcé par Marie Guyard. Son esprit créatif pousse à réactualiser ses lieux de mémoire pour construire l'avenir. À l'heure de la mondialisation, ils témoignent de l'importance de cette pionnière pour la francophonie et la civilisation française en Amérique du Nord et sur la planète (Japon, Pérou, Philippines) où se sont déployées les ursulines de Québec, enseignantes et éducatrices, fondées par la célèbre Tourangelle.

 

Françoise Deroy-Pineau
Socio-historienne et biographe

Avec la collaboration de Catherine Ferland
Adjointe à la coordination de l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française

 

 

NOTES

1. Les œuvres de Marie de l'Incarnation sont les meilleurs documents à consulter à son sujet : Écrits spirituels et historiques, publiés par dom Albert Jamet à partir de l'éd. de dom Claude Martin, Solesmes (France), Abbaye Saint-Pierre, 1928-1929, 2 vol., rééd. en 1985 par les Ursulines de Québec; Correspondance, éd. par dom Guy Oury, Solesmes (France), Abbaye Saint-Pierre, 1971; sans oublier un collage de ses œuvres commenté par son fils, dom Claude Martin : La vie de la vénérable mère Marie de l'Incarnation, reprod. de l'éd. originale de 1677 par les moines de Solesmes, introd. par dom J. Lonsagne, tables de dom Guy Oury, Solesmes (France), Abbaye Saint-Pierre, 1981. Pour les détails du parcours biographique de Marie Guyard, nous renvoyons à notre ouvrage Marie de l'Incarnation, femme d'affaires, mystique et mère de la Nouvelle-France, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2008. Éd. antérieures : Paris, Robert Laffont, 1989; Montréal, Bellarmin, 1999.

2. Marie de l'Incarnation, Écrits spirituels et historiques, vol. 1 : Tours, 1928, rééd. 1985, p. 283.

3. Voir Françoise Deroy-Pineau (dir.), Marie Guyard de l'Incarnation : un destin transocéanique, actes du colloque organisé par le GUIART – Groupe universitaire interdisciplinaire d'action et de recherche à Tours sur Marie Guyart (Tours, 14-15 mai 1999), Paris, L'Harmattan, 2000; Raymond Brodeur (dir.), Femme, mystique et missionnaire : Marie Guyart de l'Incarnation, Tours, 1599-Québec, 1672. Actes du colloque organisé par le Centre d'études Marie-de-l'Incarnation (Loretteville, 22-25 septembre 1999), Québec, Presses de l'Université Laval, 2001; et Raymond Brodeur, Dominique Deslandres et Thérèse Nadeau-Lacour (dir.), Lecture inédite de la modernité aux origines de la Nouvelle-France : Marie Guyart de l'Incarnation et les autres fondateurs religieux, actes du colloque international (Québec, 29 septembre-3 octobre 2008), Québec, Presses de l'Université Laval, 2009.

4. En ce qui concerne les origines de Marie Guyard (ou Guyart), l'anecdote vaut le détour. Fleurant Guyart, le père de Marie, est boulanger, fils de Fleurant Guyart, notaire en Touraine. Mais selon le fils de Marie, bien placé pour le savoir, la mère de Marie, Jeanne, fille de Paul Michelet, est alliée mais d'une manière inconnue aux riches Babou de la Bourdaisière (Dom Claude Martin, La vie de la vénérable mère Marie de l'Incarnation, p. 4). L'illégitimité d'une ascendance encore plus prestigieuse, royale, est suggérée par les auteurs de l'édition moderne de cette source. Les historiens de la Touraine confirment les liaisons entre le roi François Ier et plusieurs femmes de la famille Babou de la Bourdaisière (Pierre Leveel, Histoire de Touraine, Chambray-lès-Tours (France), CLD, 1989, p. 406), ce que ne contredit pas Guy-M. Oury (1994, p. 4-5, 14).

5. Voir à ce sujet certains de nos articles, résumés des chapitres essentiels d'une thèse de doctorat en sociohistoire réalisée à l'Université de Montréal en 1996 : « Réseaux sociaux et évolution de la vie de Marie Guyart », dans Raymond Brodeur (dir.), op. cit., p. 101-114; « Marie Guyard ou l'incarnation de la mystique dans la société par les réseaux sociaux », Liberté, no 252 (vol. 43, no 2), 2001, p. 27-39; et, en collab. avec Paul Bernard, « Projet mystique, réseaux sociaux et mobilisation des ressources : le passage en Nouvelle-France de Marie de l'Incarnation en 1639 », Archives de sciences sociales des religions, no 113, janvier-mars 2001, p. 61-91.

6. Voir notre ouvrage Madeleine de La Peltrie, amazone du Nouveau Monde, Montréal, Bellarmin, 1992.

7. Par exemple, elle doit assurer la construction du monastère inauguré en 1645. Un incendie le détruit en plein hiver 1650-1651. Alors que la situation semble désespérée, la population de Québec se mobilise, Amérindiens compris, pour garder les religieuses et reconstruire le monastère. Ainsi écrit-elle à son fils en 1654 : « Oh! qu'une âme que Dieu appelle à une vie continuelle de l'esprit a à passer par des morts avant que d'arriver au terme! Cela n'est pas imaginable et qui n'y aura pas passé ne le croira que difficilement » (Marie de l'Incarnation, Écrits spirituels et historiques, vol. 2 : Québec, 1929, rééd. 1985, p. 299).

8. Charles Lussier, de l'Ambassade du Canada où il est délégué général du gouvernement du Québec, s'avère une aide précieuse.

9. Selon le site Patrimoine de France (« Tableau (tableau d'autel) : présentation de l'Enfant Jésus au temple à Tours », Peinture à Tours [en ligne], http://www.patrimoine-de-france.org/oeuvres/richesses-26-8901-68059-P66328-170725.html), cette œuvre est une « transposition sur une autre toile en 1964 dans les ateliers du musée du Louvre » d'une huile sur toile de François Simon datée de 1643. « Lieu de provenance : Ile-de-France, 91, Etréchy, église paroissiale. »

10. Lieu inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques : voir Culture.fr, « Chapelle Saint-Michel et Petite Bourdaisière », Région Centre : annuaire des organismes [en ligne], http://www.culture.fr/sections/regions/centre/organisme/JEP-ORGS2086

11. Le Centre présente des expositions traitant de différents aspects de sa vie de femme mariée, de femme d'affaires, de religieuse ursuline, d'éducatrice, d'experte en broderie, ainsi que sur sa vie mystique. On y propose en outre des conférences, des sessions et retraites (en France et à l'étranger, internationales ou non) et du matériel pédagogique destiné aux jeunes.

12. Un appel au mécénat de tous est lancé (souscription organisée par la Fondation du Patrimoine).

 

Bibliographie

Ardouin, Idelette, et al., Le milieu familial de Marie Guyard : Marie de l'Incarnation, 1599-1672, Tours, Centre généalogique de Touraine, 1999.

Ardouin, Idelette, et al., Présence tourangelle au Canada au XVIIe siècle, 2e éd., Tours, Centre généalogique de Touraine, 1999 [1996].

Brodeur, Raymond (dir.), Regards pluriels sur Marie de l'Incarnation : problématiques actuelles et méthodologies, numéro thématique de Laval théologique et philosophique, vol. 53, no 2, juin 1997, p. 269-484.

Brodeur, Raymond (dir.), Femme, mystique et missionnaire : Marie Guyart de l'Incarnation, Tours, 1599-Québec, 1672. Actes du colloque organisé par le Centre d'études Marie-de-l'Incarnation (Loretteville, 22-25 septembre 1999), Québec, Presses de l'Université Laval, 2001.

Brodeur, Raymond, Dominique Deslandres et Thérèse Nadeau-Lacour (dir.), Lecture inédite de la modernité aux origines de la Nouvelle-France : Marie Guyart de l'Incarnation et les autres fondateurs religieux, actes du colloque international (Québec, 29 septembre-3 octobre 2008), Québec, Presses de l'Université Laval, 2009.

Deroy-Pineau, Françoise, Madeleine de La Peltrie, amazone du Nouveau Monde, Montréal, Bellarmin, 1992.

Deroy-Pineau, Françoise, Marie de l'Incarnation, femme d'affaires, mystique et mère de la Nouvelle-France, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2008. Éd. antérieures : Paris, Robert Laffont, 1989; Montréal, Bellarmin, 1999.

Deroy-Pineau, Françoise (dir.), Marie Guyard de l'Incarnation : un destin transocéanique, actes du colloque organisé par le GUIART – Groupe universitaire interdisciplinaire d'action et de recherche à Tours sur Marie Guyart (Tours, 14-15 mai 1999), Paris, L'Harmattan, 2000.

Deslandres, Dominique, Croire et faire croire : les missions françaises au XVIIe siècle, Paris, Fayard, 2003.

Landy-Houillon, Isabelle, « Marie Guyart “de l'Incarnation”, l'amie de Madeleine de La Peltrie », dans Jean-Marie Constant (dir.), Madeleine de La Peltrie et les pionnières de la Nouvelle-France : actes du colloque qui s'est tenu à Alençon, avril-mai 2003, Le Mans, LHAMANS, Université du Mans; Caen, CRHQ, Université de Caen; Mortagne-au-Perche, Perche-Canada, 2004, p. 55-62.

Perret, Madeleine, La vie tourangelle de Marie de l'Incarnation, Tours, Association Touraine-Canada, 1964.

Zemon Davis, Natalie, « Marie de l'Incarnation : Nouveaux Mondes », Juive, catholique, protestante : trois femmes en marge au XVIIe siècle, Paris, Seuil, 1997, p. 81-165.

 

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