Parc national du Canada Forillon

par Babin, Aryane

Maisons au sommet des falaises

Situé à l’extrémité Est de la Gaspésie, le Parc National Forillon est un site patrimonial de Parcs Canada, représentatif des richesses naturelles et culturelles de la région. Le puissant contraste entre la terre et la mer offre des paysages spectaculaires et incomparables. À Forillon, la mer représente l’élément le plus important parce qu’elle influence tous les aspects du milieu. Elle laisse une empreinte particulière au paysage, façonne le littoral, tempère le climat, supporte une faune marine productive et a généralement été la raison des premiers établissements humains. L’environnement unique du parc est composé de  plus de dix formations rocheuses et de colonies d’oiseaux marins. Le site possède également une histoire étonnante. Les premiers Européens se sont installés le long du littoral accidenté, non loin de petites grèves propices pour la pêche au XVIIIe siècle. Dans l’intention de protéger, de mettre en valeur et de transmettre le patrimoine de Forillon, le parc a été créé en 1970. Toutefois, sa création a suscité une controverse puisque les habitants ont été expropriés afin de mettre en place un idéal de nature sauvage.

 

Article available in English : Canada’s Forillon National Park

Une beauté naturelle unique

Falaise de Forillon

Le Parc National Forillon se distingue par sa grande diversité de richesses naturelles. Tout d’abord, le site est composé d’éléments physiographiques et géologiques hors du commun, ce qui constitue son principal atout. Le relief du littoral, façonné par l’érosion marine depuis des milliers d’années, est à lui seul une facette singulière du parc. Sur le plan géologique, la pointe de Forillon est un endroit privilégié pour l’observation de différentes aires géologiques comme l’Ordovicien et le Siluro-Dévonien (NOTE 1) qui témoignent du mouvement de la croûte terrestre de la chaîne de montagnes des Appalaches. Le visiteur peut facilement y contempler ces formations rocheuses singulières et découvrir leurs différentes couleurs, formes ou textures.

Ours noir au Parc Forillon

Le parc Forillon se démarque également par la diversité de sa végétation, notamment par la présence de dix milieux écologiques différents dont nous ne nommerons que les principaux. D’abord, la forêt, qui recouvre 95% de la superficie du parc, qui constitue un milieu très fertile influencé par le climat maritime puisque les eaux du golfe Saint-Laurent entourent la péninsule. À l’intérieur de la forêt, on remarque, du côté sud, les champs en friche qui sont les résultats de l’agriculture pratiquée par les anciens habitants. Sur le plan hydrographique, dans la Baie de Gaspé, les eaux douces se mêlent aux eaux salées, tandis qu’à Penouille, les marais salés constituent l’environnement. De leur côté, les nombreuses falaises qui s’étendent jusqu’à la pointe du Cap-Gaspé accueillent de nombreuses colonies d’oiseaux marins ainsi que des associations de plantes rares. D’ailleurs, l’environnement de Forillon est composé d’une grande variété d’espèces végétales malgré la petite superficie du territoire disponible. On en dénombre environ sept cents, dont 80 % sont associées à un habitat spécifique au parc à cause de leur adaptation au milieu. Par exemple, les plantes arctiques alpines, qui témoignent de la période glaciaire sont présentes dans les falaises escarpées. On observe également une forme particulière de taïga située au niveau de la mer, qui habituellement se forme en plus haute altitude. Il semblerait à cet effet que les conditions particulières de Forillon (le sable, la pauvreté du sol, le climat) contribuent à créer un habitat favorable au développement de cette végétation. En somme, la particularité écologique de Forillon réside dans les associations de plantes inusitées (NOTE 2).

Guillemot à miroir au Parc Forillon

Grâce à la proximité de la mer, la faune ailée de Forillon représente aussi, par sa diversité, un atout important pour le parc. On y compte environ 225 espèces d’oiseaux dont 124 qui sont nicheuses, établies en colonies le long des falaises escarpées et des plages. Les migrations printanières ramènent chaque année cette riche communauté attirée par les sites de nidifications favorables et la profusion de nourriture dans les eaux du golfe Saint-Laurent et de la Baie de Gaspé. De grands oiseaux aquatiques s’y retrouvent, comme le cormoran à aigrettes et le guillemot à miroir dans les falaises du cap Bon Ami et des grands hérons dans les marais de Penouille. On remarque aussi la présence de petits oiseaux terrestres abrités par les forêts et les champs de Forillon dont 26 espèces d'oiseaux de proie. La mer, qui joue un rôle central dans l’environnement de Forillon, laisse au paysage une empreinte particulière : elle façonne le littoral, tempère le climat, supporte une faune marine productive, et a généralement été la raison des  premiers établissements humains (NOTE 3).

Le patrimoine historique de Forillon

Magasin Hyman & Son

Le patrimoine culturel de Forillon est riche en histoire, en raison de la présence ancestrale de ses habitants. D’abord, des fouilles archéologiques attestent de la présence humaine dans la région, il y a environ 9000 ans (NOTE 4) notamment à Penouille. Toutefois, ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle que des pêcheurs européens vont fréquenter le territoire de manière saisonnière. Puis la situation géographique de la péninsule et les nombreuses richesses naturelles offertes par la mer ont favorisé la venue et l’établissement permanent de ces pêcheurs. Ils se sont d’abord installés le long des anses, baies et barachois de la Baie-des-Chaleurs afin de profiter des nombreuses graves propices au travail et au séchage de la morue. Par la suite, ils se sont installés le long de la côte du golf, jusqu’au nord de Gaspé. Par contre, ils ont dû s’adapter au paysage accidenté de Forillon

Entre 1770 et 1800, malgré la Conquête et la mise en place du régime britannique qui bouleversent les installations de Gaspé, une organisation sociale se forme autour de la pêche et du commerce de la morue. L’établissement de nouveaux habitants, motivés d’une part par la volonté du gouvernement britannique d’encourager un peuplement permanent dans la région, est également favorisé par l’avènement des compagnies de pêches. À Forillon comme dans le reste de la péninsule, la commercialisation de la morue devient presque exclusivement l’affaire de compagnies dirigées par des commerçants originaires des îles anglo-normandes (Jersey et Guernesey). Le fonctionnement basé sur un système économique de dépendance (NOTE 5) permet alors aux dirigeants de ces compagnies de détenir un pouvoir financier et social dès la fin du XVIIIe, tout au long du XIXe et jusqu’au début du XXe siècle. Si ce système parvient à se maintenir pendant une aussi longue période, c’est principalement en raison de l’éloignement des grands centres et de la spécialisation des pêcheries orientées sur la morue. Au fil des siècles, la région de Forillon aura donc été dominée par ce système et elle s’est définie par lui.

Grève de Grande-Grave où l'on préparait la morue

Par ailleurs, pendant cette période, les habitants ont eux-mêmes fait preuve de courage et de détermination pour s’installer à Forillon. Ils ont dû s’adapter à un environnement qui rendait leur vie difficile, notamment en raison de l’éloignement, de l’isolement, du rude climat et du relief accidenté. C’est pourquoi ils ont dû acquérir un savoir-faire particulier qui leur a permis de composer avec ce milieu. Bien que le long hiver et les routes peu praticables créent pendant longtemps un isolement terrestre presque total des communautés qui habitent Forillon, des liens sociaux forts se sont développés entre les familles et les voisins, notamment autour des activités estivales. La pêche occupe alors toute la famille qui participe aux différentes étapes de la préparation de la morue lors du retour des pêcheurs. La coupe, le salage et le séchage s’effectuent sur les graves disponibles dans la région, dont l’accès est souvent rendu difficile par l’escarpement des falaises au sommet desquelles sont bâties les maisons. Pour faciliter cet accès, les pêcheurs ont construit des descentes en bois équipées de palans servant à transporter le matériel de pêche et à remonter les embarcations et les prises de la journée. De plus, la vie de pêcheur était dure et devait, la plupart du temps, être complétée par d’autres activités de subsistance afin de combler tous les besoins de la famille. C’est pourquoi de nombreux pêcheurs s’adonnaient à la culture d’un lopin de terre ainsi qu’à la coupe de bois. La pêche demeurait cependant l’activité économique principale des communautés.

Malgré l’âpreté du métier et la lourde tutelle des entreprises de pêches, les habitants restaient attachés à leur métier, estimant que la pêche était l’activité la plus rentable et la moins aléatoire. Vivre de cette façon demandait une foule de connaissances pratiques (comme le tissage de filet, la construction d’embarcations, la culture de la terre) transmises de père en fils. Dans le contexte particulier de Forillon, les nombreuses tâches à réaliser pour assurer la subsistance d’une famille étaient étroitement reliées au déroulement des saisons ainsi qu’aux ressources naturelles disponibles.

La mise en patrimoine de Forillon

Bâtiments de l'Anse-Blanchette

Riche de son histoire naturelle et culturelle, le territoire de Forillon est officiellement mis sous protection en 1970, année de l’annonce de la création du parc sous l’égide de l’État fédéral, en collaboration avec le gouvernement provincial du Québec. Jusqu’à ce moment, la population poursuit ses activités quotidiennes. Seulement, pour laisser la place à la conservation naturelle et afin de ramener le lieu à l’état de nature sauvage, le territoire est exproprié par l’État québécois, puis cédé à l’État fédéral. Celui-ci exige, selon la Loi sur les Parcs nationaux (NOTE 6), que le territoire de ses parcs soit libre de toutes exploitations. Les objectifs de Parcs Canada sont de « Sauvegarder à jamais les endroits qui constituent d’importants exemples du patrimoine naturel et culturel du Canada et favoriser chez le public la connaissance, l’appréciation et la jouissance de ce patrimoine de manière à le léguer intact aux générations à venir » (NOTE 7). Cette expropriation massive de quelques 225 familles suscite évidemment la controverse dans la région. Les indemnités offertes alors sont jugées insuffisantes et les décisions entourant l’application de l’expropriation sont contestées par les expropriés qui obtiennent finalement gain de cause en 1975. Malgré tout, un climat tendu entourant l’expropriation subsiste toujours dans la région. Récemment, Parcs Canada a entrepris une démarche de réconciliation avec les expropriés et leurs descendants. Découlant de cette initiative, « un groupe de personnes représentant les familles expropriés » s’est réuni, en décembre 2009, en vue d’établir un comité permanent qui « représentera les expropriés dans toutes les instances consultatives du parc et dans tous les forums des concernant » (NOTE 8).

Dans ce nouveau contexte de parc national, différents programmes sont mis sur pied par Parcs Canada pour assurer la conservation et la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel de Forillon. Par exemple, un programme de conservation se concentre sur les facteurs qui peuvent menacer l’intégrité écologique. Bien qu’étant une aire protégée, les écosystèmes ne sont pas à l’abri d’agressions provoquées par les activités des personnes habitant les villages environnants. Pour remédier à la situation, Parcs Canada assure la protection de corridors spécifiques le long de la route principale pour assurer le libre déplacement des espèces animales dans le reste de la région pour ainsi éviter leur isolement.

Des activités d’interprétation sont offertes sur le site à partir de la fin du mois mai jusqu’au milieu du mois de septembre pour faire découvrir au public le patrimoine naturel du parc. Des randonnées pédestres, accompagnées ou non, sont organisées à travers les divers sentiers aménagés. On peut également visiter la pointe de Penouille, secteur populaire en raison de l’accessibilité de la plage, par navette électrique. Ce site unique est mis en valeur pour ses marais salés, ses artefacts ainsi que ses vestiges de la chasse aux baleines. Sur les lieux, un naturaliste informe les visiteurs à propos des caractéristiques naturelles tout en les sensibilisant à leur importance et à leur fragilité.

Exposition au deuxième étage du magasin qui montre la vie des pêcheurs au fil des saisons

Même si la protection du patrimoine naturel a toujours été le premier objectif de Parcs Canada, l’histoire culturelle de Forillon n’a pas tardé à être mise en valeur dans le programme d’interprétation du parc. Il est présenté aux sites de l’Anse-Blanchette, de Grande-Grave, de l’église St. Peter’s et du magasin Hyman. À Grande-Grave, les bâtiments, les champs en friche et le havre de pêche en font un lieu idéal pour observer l’architecture de la région au XIXe et XXe siècle – des maisons de bois tournées vers la baie de Gaspé – ainsi que le mode de vie des anciens habitants. Le magasin général Hyman & Son, garni d’un inventaire d’autrefois, sert à illustrer le système commercial mis en place par les compagnies anglo-normandes. La visite du bâtiment démontre l’importance de la pêche à la morue dans la vie quotidienne des anciens habitants de Forillon. Au deuxième étage du magasin, une exposition présente le cycle des saisons. L’hiver est long et rigoureux. Le printemps est synonyme de renouveau alors que tous se préparent pour la pêche et que l’on sème les légumes du jardin. L’été est très occupé avec la pêche, l’entretien des équipements et la culture du jardin L’automne est le temps de récolter les légumes, de faire des provisions et de couper le bois de chauffage en vue du long hiver.

Les efforts de mise en valeur du patrimoine culturel à Forillon se poursuivent encore aujourd’hui puisque Parcs Canada désire accorder une plus grande place à ceux qui habitaient le territoire au moment de l’expropriation. En effet, le programme d’interprétation culturel établi au départ n’allait pas plus loin que 1942. Parcs Canada et des collaborateurs s’affairent présentement à élaborer un projet qui va brosser un portrait socio-économique des habitants de Forillon avant et au moment de l’expropriation, en plus de rappeler la diversité de leurs origines ethnoculturelles. Une maison inoccupée déjà présente dans les limites du parc va être utilisée pour cette exposition.

Développer le patrimoine de Forillon

Maison Blanchette

Malgré les divers évènements qui ont entouré la création du parc, la population régionale a, dès le début, reconnu l’importance du patrimoine naturel et culturel de Forillon ainsi que la nécessité de le protéger. En effet, tous s’accordent pour dire qu’il faut mettre en valeur et préserver les paysages montagneux spectaculaires de même que la riche histoire de Forillon, qui sont devenus au fil du temps des marqueurs identitaires dans la région. De plus, avec les 175 000 visiteurs que le parc attire annuellement, Forillon est devenu une destination touristique très populaire qui contribue à positionner la région de Gaspé et la Gaspésie sur les marchés touristiques national et international.

La notoriété acquise au fil des années conjuguée à l’intérêt grandissant de la population pour leur patrimoine local, d’autant qu’on fera maintenant une plus grande place aux expropriés, contribue à faire reconnaître le parc. De plus, grâce à la popularité grandissante de l’écotourisme, il y a fort à parier que Forillon deviendra une destination touristique encore plus prisée. Ses principaux attraits sont la beauté des paysages – à  couper le souffle – les activités qui font découvrir aux visiteurs cette nature grandiose et austère, tels la randonnée pédestre, l’équitation, le kayac de mer, le bain de soleil ou la baignade sur les nombreuses plages du parc. Le patrimoine du Parc National Forillon laisse dans la mémoire des visiteurs une impression forte et durable.


Aryane Babin
Étudiante à la maîtrise en Histoire, Université Laval

 

 

NOTES

1. Ces aires géologiques représentent respectivement entre 500 et 400 millions d’années d’évolution de la terre, ce qui confère à Forillon l’image d’un site d’observation géologique.

2. Paul T. Beauchemin, Forillon, Montréal, Beauchemin, Beaton et Lapointe, 1971, p. 46.

3. Ibid., p. 5.

4. Parcs Canada, « La vraie nature de Forillon », Parcs nationaux du Canada [en ligne], http://www.pc.gc.ca/pn-np/qc/forillon/natcul/natcul1_F.asp, consulté le 17 novembre 2009.

5. Ce système économique était principalement fondé sur la fidélité des pêcheurs envers les compagnies et sur l’avance de marchandises et d’équipements de pêche en retour de leur production de morue. Ce système de crédit occasionnait l’endettement des pêcheurs et un manque de liquidités, ce qui  créait un lien de dépendance à l'égard des compagnies.

6. Loi sur les parcs nationaux, L.R.C. 1985, c. 189, part. I, art. 6, no 1.

7. Maxime St-Amour, Guide du parc national Forillon : l’harmonie entre l’homme, la terre et la mer, Ottawa, Centre d’édition du gouvernement du Canada, 1984, p. 8.

8. Philippe Daoust, « Un comité provisoire d’expropriés s’organise à Forillon », Le Pharillon, 16 décembre 2009.

 

BIBLIOGRAPHIE

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Bourdages, Jean-Luc, André Bouchard et Marie-Odile Trépanier, Les parcs naturels du Canada et du Québec : politiques, lois et règlements, Montréal, Université de Montréal, 1984, 123 p.

Comeau, Denis, Daniel Sigouin et Hervé Pelletier, Énoncé sur l’intégrité écologique, Parc national du Canada de Forillon, Services de la conservation des ressources naturelles, 2000, 12 p.

Daoust, Philippe, « Un comité provisoire d’expropriés s’organise à Forillon », Le Pharillon, 16 décembre 2009.

Desjardins, Marc, Yves Frenette, Jules Bélanger et Bernard Hétu, Histoire de la Gaspésie, nouv. éd., Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1999 [1981], 795 p.

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Ward, E. Neville, et Beth Killham, La conservation du patrimoine en milieu naturel, Waterloo (Ont.), Centre des ressources du patrimoine, Université de Waterloo, 1987, 198 p.

 

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