Gabriel Dumont, le dernier des Métis

par Combet, Denis

Gabriel Dumont photographié par Orlando Scott Goff, vers 1886-1888

La nation métisse d'Amérique du Nord naquit de la rencontre entre les mondes amérindiens et européens entre le XVIIe et le XIXe siècle. Gabriel Dumont, figure emblématique de ce peuple aux côtés de son ami Louis Riel, en défendit les droits par les armes non seulement à Batoche en 1885, mais aussi en paroles en Nouvelle-Angleterre et au Québec, où il tenta à partir de 1888 de présenter les Métis canadiens-français comme civilisateurs des Prairies. Ses capacités d'organisateur, sa loyauté, son esprit de décision et son obstination hors du commun inspirent toujours les multiples organismes métis à travers le Canada et les États-Unis. Les gestes posés par Gabriel Dumont inscrivent en toute légitimité la nation métisse au cœur du patrimoine de l'Amérique française.


Article available in English : Gabriel Dumont, the Last of Great Métis Leaders

Gabriel Dumont, figure emblématique des Métis de la Saskatchewan

Le 23 septembre 2006, s'est tenue, au Collège universitaire de Saint-Boniface, une conférence en l'honneur du centenaire de la mort d'une figure emblématique des Métis: Gabriel Dumont (1838-1906). Ce colloque bilingue a non seulement permis de réunir des chercheurs du Canada, des États-Unis et d'Europe, dont plusieurs Métis, mais il démontre de plus l'existence d'un engouement toujours plus important pour ce Métis canadien-français, grand chasseur de bison, trappeur, guide, interprète, traiteur, commerçant, homme de spectacle et militant exceptionnel (NOTE 1). Si le chef des troupes métisses qui ont combattu contre le Canada durant la rébellion des territoires du Nord-Ouest, en 1885, reste dans l'ombre de Louis Riel, il est néanmoins considéré comme un symbole toujours vivant de la cause des Métis, surtout en Saskatchewan et dans l'Ouest canadien. L'Institut Gabriel Dumont (Saskatchewan), créé en 1980, cet organisme communautaire dont le but est de préserver une culture unique et d'appuyer les divers groupes métis dans leurs initiatives des domaines de l'éducation, des arts et des services sociaux, témoigne de la vivacité associée à la mémoire de Gabriel Dumont (NOTE 2).

De toutes les provinces canadiennes, c'est la Saskatchewan qui associe le plus étroitement le nom de Dumont à son passé et sa culture diversifiée. Le musée de Batoche, un lieu de mémoire important, commémore à travers ses diverses expositions et célébrations les Métis engagés dans la résistance de 1885 et dirigés par Gabriel Dumont. Nous y trouvons entre autres sa tombe ainsi que des objets qui lui ont appartenu, tels que la montre en or qu'il a reçue en cadeau des Canadien français de New York en 1887, en l'honneur de sa bravoure, et le fameux billard de Dumont qui a été déplacé du pénitencier de Stoney Mountain (Manitoba) au musée de Batoche (Saskatchewan) en 2007 (NOTE 3).

Centaur, par David Garneau

Des constructions et des monuments plus récents célèbrent aussi sa mémoire, tels le pont Gabriel Dumont qui enjambe la rivière Saskatchewan-Sud, à l'ouest de Rosther (Saskatchewan) ou, à Saskatoon, le parc qui porte son nom, situé sur la rive est de la rivière Saskatchewan-Sud. Mais le souvenir de ce natif de Saint-Boniface (1837) est présent dans tout le pays. L'école secondaire française Gabriel Dumont, à London (Ontario) a été fondée en son honneur en 1998. Enfin, en tant que Métis canadien-français, il n'est pas oublié dans le pays de ses ancêtres. Depuis le 6 février 2006, une des rues de la ville de Québec porte son nom, en mémoire des nombreux voyageurs du Bas-Canada qui, après 1763, ont continué leurs voyages de traite dans les Prairies et jusqu'aux Rocheuses, se mêlant aux autochtones et donnant naissance au peuple Métis (NOTE 4).

Si Gabriel Dumont symbolise la force d'un peuple issu de la rencontre entre les Européens et les Premières nations d'Amérique du nord, il est aussi le symbole du combat perpétuel que doivent mener les minorités pour la liberté et la défense de leurs droits. Dans le temps et l'espace, il représente le combattant engagé, à la fois intrépide et calme, sur qui repose le sort de toute communauté marginalisée par la société en place. Il tient aussi une place particulière dans l'histoire canadienne pour le rôle qu'il a joué aux côtés de Louis Riel durant la Rébellion des Territoires du Nord-Ouest au printemps 1885 (NOTE 5).

 

Le clan des Dumont: du Québec à l'Alberta (1790-1880)

Les Dumont: voyageurs et chasseurs de bison dans les Prairies (1793-1864)

Campement métis dans la prairie, Manitoba, vers 1874

Tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles, la traite de la fourrure qui se développa du côté des Pays-d'en-Haut et vers l'hypothétique mer de l'Ouest, a permis des échanges culturels et des pratiques de métissages qui, à long terme, donnèrent naissance à un nouveau peuple: les Métis (NOTE 6). Dans les années qui suivirent la fin du Régime français (après 1763), de nombreux voyageurs canadiens-français travaillèrent dans les postes de la Compagnie du Nord-Ouest et ceux de la Compagnie de la baie d'Hudson. C'est durant cette période d'intenses activités commerciales dans l'Ouest canadien que ce nouveau peuple devint une force politique distincte (NOTE 7).

Le clan des Dumont, connu pour son rôle au sein de la communauté métisse des provinces actuelles de la Saskatchewan et de l'Alberta, venait du Québec. Jean-Baptiste Dumont, voyageur, quitta Montréal vers 1793 pour s'installer dans la vallée de la Saskatchewan, tout près du Fort d'Edmonton où il travailla pour la Compagnie de la baie d'Hudson. Il se maria avec une femme de la nation des Pieds-Noirs, Josephte Sarcis. Ils eurent trois enfants, Gabriel (1801-1880), l'oncle du héros de Batoche, Jean-Baptiste (1805-1885) et Isidore (1810-1885), chasseurs et guides respectés pour leur grande connaissance du pays. En 1853, Gabriel fonda la communauté du Lac Sainte-Anne (près d'Edmonton). Il fut notamment engagé avec ses frères et plusieurs membres de leur clan pour guider l'expédition de Palliser au-delà des Rocheuses. On les décrit alors comme un groupe qui vivait à la manière amérindienne. Habillés à l'européenne, la plupart parlaient français, mais ils préféraient s'exprimer en cri (NOTE 8). L'aîné des Dumont finit par s'installer à Battle River, alors que ses deux frères choisirent la Saskatchewan et le Manitoba. Cette situation alors fréquente confirme que le patrimoine de l'Amérique française se définit entre autres par de telles pratiques de métissage culturel et génétique, également inhérentes aux fondements de l'identité canadienne.

Gabriel Dumont, le guerrier des Prairies

Isidore Dumont, connut sous le nom d'Eskapo, se déplaça avec sa femme, Louise Laframboise, à Saint-Boniface, où le couple vécut de 1834 à 1840 de la vente du pemmican et de l'agriculture. Leur fils Gabriel (du même nom que son oncle) naquit vraisemblablement durant leur court séjour à la rivière Rouge, en décembre 1837, à Saint-Boniface. Nous savons très peu de choses sur l'enfance et l'adolescence de Gabriel Dumont, sinon qu'il vécut avec sa famille une vie semi nomade entre la rivière Rouge et Fort Pitt, à la frontière de la Saskatchewan et de l'Alberta actuelles. C'est au cours des nombreuses randonnées de son clan à travers les prairies qu'il développa très tôt le sens du combat et des dangers. Il connut son baptême du feu lors de la bataille du Grand Coteau (1851) qui opposa un parti de guerre sioux à un convoi de chasseurs métis de Saint-François Xavier (NOTE 9).

S'il combattit pour les Cris, alliés des Métis, il excella aussi sur le plan diplomatique, une qualité attribuée au clan des Dumont. En 1862, ces derniers négocièrent au lac au Diable avec les Sioux Dakotas qui fuyaient les troupes américaines toutes proches, et quelques années plus tard avec les Pieds-Noirs. On les engagea aussi comme interprètes lors du fameux Traité no 6, signé en 1876 à Battleford par le lieutenant-gouverneur Alexander Morris, entre le Canada et les Cris, les Assiniboines et les Chippayas de cette région. Les négociations entreprises par les Dumont avec diverses nations amérindiennes facilitèrent le passage des Métis sur les terres de leurs ennemis et consolidèrent des alliances politiques durables. D'ailleurs, en 1870, Gabriel Dumont proposa à Riel de venir à son aide avec plus de 500 autochtones pour contrer les troupes du colonel Wolseley qui s'avançaient vers la colonie de la rivière Rouge, preuve de sa force et de son influence sur les nations autochtones. C'est cette image de Gabriel Dumont, Métis traditionnel, chasseur de bison des prairies, dont le style de vie se rapproche beaucoup de celui des Premières nations, qui en fait le symbole vivant des multiples revendications contemporaines des Métis de l'Ouest, tant francophones qu'anglophones.

Gabriel Dumont: chef de la chasse et leader de Saint-Laurent de Grandin

Gabriel Dumont (1837-1906), commandant militaire des Métis lors de la rébellion du Nord-Ouest de 1885

L'image de Gabriel Dumont est associée au bien-être et au développement des communautés métisses pour lesquelles il se dévoua toute sa vie. Dumont était très conscient du rôle civilisateur que le peuple Métis jouait auprès des sociétés de l'Ouest canadien. Lui-même chef de chasse réputé (un honneur qu'il détint exceptionnellement de 1863 à 1880), faisait preuve de fermeté et de justice en ce qui concerne le respect de l'environnement, à une époque où le bison était déjà en voie de disparition. John Kerr, qui vécut chez les Dumont comme apprenti, nous raconte un épisode où l'aîné du clan, Jean, et Gabriel Dumont, qui participaient à une chasse avec leurs alliés Cris, condamnèrent Gros Ours qui avait enfreint la loi de la chasse (NOTE 10).

De même, en 1873, alors qu'il était président de la communauté de Saint-Laurent de Grandin fondée par le père Alexis André, Gabriel Dumont participa à la mise sur pied d'une forme de gouvernement autonome qui visait surtout la réglementation de la chasse. En 1875, cette initiative fut abolie par les autorités canadiennes. Les tensions entre les communautés métisses de la Saskatchewan-Sud et le gouvernement canadien allaient s'intensifier au cours des prochaines années. Gabriel Dumont joua alors un rôle militaire important pour la défense de son peuple. Ses faits d'armes et son courage lui ont valu une place centrale dans l'histoire canadienne de l'Ouest.

 

La voie des armes: la rébellion des Territoires du Nord-Ouest en 1885

La prise de Batoche

Revendications des Métis de la rivière Saskatchewan-Sud

La résistance des Métis de la Rivière Rouge, menée par Louis Riel en 1870, avait eu comme conséquences l'adoption de l'Acte du Manitoba par le gouvernement de sir John Mac Donald. Cette loi donnait aux Métis le droit de posséder leurs propres terres. Malheureusement, elles furent mal distribuées. Les Métis de la Rivière Rouge les vendirent à très bas prix aux spéculateurs, puis ils se déplacèrent aux États-Unis et dans les régions de la Saskatchewan et de l'Alberta, s'attendant à ce que leurs terres soient délimitées en lots riverains de forme rectangulaire, à la manière française, et non en carré, à la mode anglaise. Malentendus et contretemps empêchèrent les autorités canadiennes de satisfaire leurs demandes. Après douze ans de revendications pacifiques, un groupe mené par Gabriel Dumont se déplaça au Montana, afin de convaincre Louis Riel de venir les aider. Son arrivée eut comme conséquence de regrouper tous les Métis de la rivière de la Saskatchewan-Sud. Néanmoins, les méthodes pacifiques qui consistaient à envoyer des pétitions à Ottawa, furent un échec. En mars 1885, appuyé par Gabriel Dumont et son clan, Louis Riel décida de changer de tactique.

Combats au Lac-aux-Canards, à L'Anse-aux-Poissons et à Batoche (1885)

Sépultures des Métis tués lors de la bataille de Batoche

Ces trois lieux résonnent à tout jamais dans la mémoire collective des Métis et des Canadiens. Si Louis Riel reste le symbole du martyr d'un peuple, Gabriel Dumont incarne plutôt l'esprit de résistance toujours présent chez les Métis.

Le 26 mars 1885, Louis Riel établit l'Exovidate, un gouvernement provisoire composé de 12 conseillers. Gabriel Dumont fut désigné tout naturellement comme adjudant des troupes métisses qu'il organisa à la manière des équipes de chasseurs de bison. Plusieurs de ses initiatives militaires furent tempérées par Riel qui ne voulait pas répandre le sang. Néanmoins, Dumont se révéla un combattant redoutable et courageux. Blessé grièvement à la tête alors qu'il menait ses hommes à la victoire au Lac-aux-Canards, il faisait subir un autre revers aux troupes canadiennes un mois plus tard à l'Anse-aux-Poissons. Ses qualités de stratège lui permirent de mettre sur pied un judicieux système de défenses autour de Batoche, qui retarda de plusieurs jours la victoire remportée à cet endroit par des troupes canadiennes supérieures en nombre et en matériel militaire (NOTE 11). Plusieurs jours après la bataille de Batoche, Gabriel Dumont sillonna en vain les collines et les plaines à la recherche de Louis Riel. Ayant appris qu'il était emprisonné à Régina, il se dirigea finalement vers le Montana, d'où il tenta sans succès d'organiser l'évasion de son chef et ami.

 

Gabriel Dumont, ou le défenseur des droits des Métis 1886-1892

Les mois qui suivirent la défaite de Batoche furent difficiles pour Dumont, avec la mort de son père en 1885 et de sa femme l'année suivante. Gabriel s'engagea pendant quelques mois comme tireur dans le Wild West Show de Buffalo Bill Cody : il y côtoya les milieux francophones de New Jersey qui s'intéressaient à son histoire et l'invitèrent à donner des conférences. C'est ainsi qu'il fit la connaissance d'Edmond Riboulet, un commerçant de New York, qui accepta d'être son secrétaire. La possibilité de s'exprimer par écrit allait lui permettre de continuer ce que Riel avait commencé, soit la défense des droits des Métis. De 1887 à 1892, Gabriel Dumont voyagea à travers l'Amérique du Nord afin de sensibiliser l'opinion publique aux conditions de vie difficiles des Métis (NOTE 12).

C'est au Québec, la terre de ses ancêtres, que Dumont fut le plus actif sur le plan politique (NOTE 13). En 1887, Honoré Mercier, fondateur du parti national, permit à Dumont de bénéficier de son amnistie. Il fut bientôt invité par des membres des clubs nationalistes et patriotiques du Québec pour donner une série de conférences qui connurent un grand succès dans les principales villes de la province, comme en témoignent de nombreux articles de journaux. Il côtoya alors plusieurs députés tels que Raymond Préfontaine, Fabien Vanasse et Laurent-Olivier David. (NOTE 14).

Dans ses conférences et dans sa correspondance, Dumont fit preuve d'une grande conscience politique en tentant de faire valoir les revendications des Métis qu'il présentait comme les frères des Canadiens français (NOTE 15). Il s'acharna également à réhabiliter le souvenir de Louis Riel que l'on avait accusé de folie lors de son procès à Régina. En se faisant l'héritier politique du père du Manitoba, Dumont s'inscrivait en continuité avec les grands leaders de ce peuple, pour démontrer l'importance des Métis au sein de la société et de l'histoire canadiennes.

Gabriel Dumont: le dernier des Métis (1888-1906)

Gabriel Dumont, 1838-1906 Batoche, 1885

Cependant, Gabriel Dumont ne réussit pas à influencer l'opinion publique, ni les personnages politiques pourtant symphatiques à la cause métisse. Il est vrai qu'il s'aliéna le parti des ultramontains en s'en prenant aux ecclésiastiques qui s'étaient élevés contre les plans de Riel à Batoche. Ceux-ci avaient donné des renseignements à l'ennemi et refusé la confession aux Métis. En 1888, Dumont était de passage à Montréal dans le but de livrer ses souvenirs à la postérité et de démentir les rapports officiels du général canadien Frederick Dobson Middleton sur les événements de 1885. Ses rédacteurs, les avocats Adolphe Ouimet et Benjamin-Antoine Testard de Montigny, insérèrent son témoignage dans leur ouvrage publié en 1889: Louis Riel, la Vérité sur la question métisse au Nord-Ouest, un document important qui justifiait la rébellion des Premières nations et des Métis en 1885 (NOTE 16).

Gabriel Dumont retourna ensuite vivre dans l'Ouest. Il ne revint brièvement au Québec qu'en 1892 pour s'occuper d'une souscription qui y avait été levée à l'intention de la veuve et des enfants de Louis Riel, exécuté en 1885 pour trahison. Cette souscription témoigne des liens qui existaient encore entre les Canadiens français du Québec et leurs « cousins » métis de l'Ouest (NOTE 17). À la fin de sa vie, Dumont s'installa sur les terres d'un de ses neveux, Alexis Dumont, pour y vivre à la manière des anciens Métis. Il devait néanmoins, quelque temps avant sa mort, dicter à un auteur anonyme ses mémoires qui le justifieraient, ainsi que son peuple, aux yeux de la postérité. Cette intention d'écriture le classe au même rang que les grands personnages de l'histoire qui écrivent leur mémoires pour se justifier aux yeux de l'Histoire officielle souvent dévalorisante pour les vaincus. Ce « dernier des Métis » mourut le 19 mai 1906 à Bellevue, près de Batoche (Saskatchewan), des suites d'une crise cardiaque.



Par Denis Combet
Professeur, Brandon University

 

 

NOTES

1. Colloque Gabriel Dumont : histoire et identité métisses, Collège universitaire de Saint-Boniface, Manitoba, 21-23 septembre 2006. L'événement était organisé conjointement par le Collège universitaire de Saint-Boniface et l'Université de Brandon, sous la direction de Denis Gagnon, Denis Combet et Lise Gaboury-Diallo.

2. L'Institut Gabriel Dumont offre des programmes communautaires et un service de publication de documents historiques et pédagogiques. Le 10 janvier 2007, le gouvernement canadien a signé une entente sur le développement des ressources humaines autochtones de 22,1 millions de dollars avec cet institut.

3. Ce billard est un symbole de la restitution des objets volés aux Métis en 1885.

4. Ville de Québec, « Inauguration de la rue Gabriel-Dumont à Québec (arrondissement Sainte-Foy–Sillery) », Ma ville [en ligne], 6 février 2006, http://www.ville.quebec.qc.ca/fr/ma-ville/toponymies/rues/gab-dumont.html.

5. Pour une biographie de Gabriel Dumont, voir George Woodcock, Gabriel Dumont : le chef des Métis et sa patrie perdue, trad. de l'anglais par Pierre Desruisseaux et François Lanctôt, Montréal, VLB éditeur, 1986, 357 p.; l'édition originale est parue en 1975 sous le titre Gabriel Dumont : The Métis Chief and his Lost World (Edmonton, Hurtig Publishers) et a été rééditée en 2003 par J. R. Miller (Peterborough, Broadview Press). Voir aussi Roderick Charles Macleod, « Dumont, Gabriel », Dictionnaire biographique du Canada en ligne [en ligne], http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=6692.

6. Sur la question du métissage et de l'indianisation, voir, entre autres, Gilles Havard, Empire et métissages : Indiens et Français dans le Pays d'en Haut, 1660-1715, Sillery (Qc), Septentrion; Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 2003, 858 p.; Philippe Jacquin, Les Indiens blancs : Français et Indiens en Amérique du Nord, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Payot, 1987, 310 p.; Jennifer S. H. Brown, Strangers in Blood : Fur Trade Company Families in Indian Country, Vancouver, University of British Columbia Press, 1980, 255 p.; et Jacqueline Peterson et Jennifer S. H. Brown (dir.), The New Peoples : Being and Becoming Métis in North America, Winnipeg, University of Manitoba Press, 1985, 266 p.

7. Deux événements sont généralement considérés comme des moments clés quant à la naissance d'une nation métisse et de l'influence politique que celle-ci allait jouer dans les Prairies. Le premier est la bataille de la Grenouillère ou des Sept-Chênes qui eut lieu le 19 juin 1816 entre les colons écossais de Robert Semple et un groupe de Métis menés par Cuthbert Grant. Le second est le procès de Guillaume Sayer qui se déroula au fort Garry (Manitoba), siège de la Compagnie de la Baie d'Hudson, le 17 mai 1849. Accusé de trafic de fourrures illicite avec les Américains, ce marchand métis fut sauvé par une centaine de Métis menés par Jean-Louis Riel (le père de Louis Riel).  

8. Voir Irene M. Spry (édit.), The Papers of the Palliser Expedition, 1857-1860, Toronto, Champlain Society, 1968, p. 221-222.

9. Cette bataille eut lieu les 13 et 14 juillet 1851 dans le Missouri et opposa trois cents Sioux Lakotas à un convoi de Métis de Saint-François-Xavier (Manitoba). La nette victoire des Métis sur leurs ennemis héréditaires leur permit de circuler plus librement aux États-Unis pour y développer le commerce de pemmican.

10. Voir Constance Kerr Sissons, « Chief Big Bear and the Bison », John Kerr, Toronto, Oxford University Press, 1946, p. 152-161.

11. Sur l'aspect militaire des batailles du Lac-aux-Canards, de l'Anse-aux-Poissons et de Batoche (1885), voir Walter Hildebrandt, La bataille de Batoche : une petite guerre britannique contre des Métis retranchés, Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985, 122 p.; et Bob Beal et Rod Macleod, Prairie Fire : The 1885 North-West Rebellion, Edmonton, Hurtig Publishers, 1984, 384 p.

12. Sur les initiatives politiques de Dumont pour la défense des droits des Métis après Batoche, voir Diane Paulette Payment, « Les gens libres – Otipemisiwak » : Batoche, Saskatchewan, 1870-1930, Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Service des parcs, Environnement Canada, 1990, p. 170-173.

13. En 1885, les habitants de la province de Québec avaient réagi avec passion contre la pendaison de Louis Riel et ils accueillirent avec chaleur le héros de Batoche.

14. Voir Gabriel Dumont, Mémoires : les Mémoires dictés par Gabriel Dumont et le Récit Gabriel Dumont, textes établis et annotés par Denis Combet, Saint-Boniface, Éditions du Blé, 2006, 119 p.

15. Il s'attardait entre autres au problème des amnisties, des titres de propriété (ou scrips), des dédommagements dont les Métis devaient bénéficier après les pertes financières subies durant les événements de Batoche.

16. Sur le passage de Gabriel Dumont au Québec, ses conférences, ses diverses correspondances avec des personnages politiques ou religieux de cette province et les articles de journaux qui traitèrent de son passage à Montréal et à Québec, voir Gabriel Dumont, « Gabriel Dumont au Québec » et « Articles de journaux sur Gabriel Dumont », Souvenirs de résistance d'un immortel de l'Ouest, présentation et notes de Denis Combet et Ismène Toussaint, Québec, Éditions Cornac, 2009, p. 197-271, 274-308.

17. Si l'on en croit les familles Riel et Dumont, l'évêque de Saint-Boniface, Mgr Taché, aurait conservé pour son diocèse la somme d'argent amassée à cette occasion au lieu de la remettre à la famille Riel; c'est pourquoi Gabriel Dumont était de passage au Québec en 1892. Voir Société historique de Saint-Boniface, Centre du patrimoine, Fonds Louis Riel, 1092-446, lettre du docteur L. A. Fortier à Joseph Riel.

 

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