Danse de l’aîné célibataire

par Pichette, Jean-Pierre

La danse de l'aînée célibataire en Ontario, vers 1983

En Ontario français, particulièrement dans sa partie septentrionale dont l'occupation date d'à peine un siècle, se perpétue avec une vitalité inégalée un rituel du mariage qui sanctionne l'aîné célibataire le jour des noces de son cadet. Parmi toutes les désignations dont on l'affuble, selon les époques et les régions, la « danse sur les bas » ou la « danse dans l'auge » sont les plus courantes. Curieusement, cette pratique, connue dans toute l'Amérique française, n'a été étudiée que récemment et à partir de terrains périphériques, car les populations anciennes qui en forment le cœur l'ont généralement rejetée, comme la France qui en aurait été la courroie de transmission.

 

Article available in English : Dance of the Unwed Older Sibling

Une sanction populaire

On observe, de façon constante et depuis longtemps chez beaucoup de peuples, une même règle élémentaire qui pourrait se résumer par cette formulation toute simple : le respect de la primogéniture, ou « droit d'aînesse ». Selon cette règle appliquée au cas particulier du mariage, l'aîné doit se marier d'abord et les cadets ensuite (NOTE 1). Au Canada français, les données démographiques vont également dans ce sens (NOTE 2). S'il y a dérogation à cette règle, la collectivité doit intervenir par ses instances familiales ou villageoises. Plus qu'une affaire de « vie privée », il s'agit d'une infraction publique qui contrevient à la stabilité de la vie communautaire. Elle peut en conséquence retarder le mariage du cadet, comme on le voyait fréquemment autrefois, mais, dans nos sociétés modernes, elle exigera plutôt un acte compensatoire de la part de l'aîné pris en faute.

Cette compensation prendra l'allure d'un rituel à accomplir, comme une amende honorable venant temporairement excuser un comportement socialement inadmissible, qui vise d'abord à exposer publiquement le fautif et à déplorer sa conduite. La dérogation entraîne ainsi une sanction. Le meilleur moment pour l'exécution de cette sentence coutumière survient au moment des noces, parfois la veille, mais le plus souvent le jour même du mariage. Cette sanction a revêtu plusieurs formes au Canada, mais presque toujours sous la forme d'une danse.

 

« Danser sur ses bas » en Ontario français

En Ontario, la population française du Nord-Est observe une coutume qui sanctionne l'aîné, frère ou sœur, qui s'est laissé devancer par son cadet, ou sa cadette, dans le mariage. Ce rituel se déroule le jour des noces du cadet, ordinairement au cours de la danse qui suit le banquet. Au moment opportun, on invite l'aîné à se présenter au centre de la salle. Il ôte ses souliers et relève ses jambes de pantalon. Son cadet, ou une autre personne de sa parenté immédiate, lui enfile jusqu'à la hauteur des genoux des bas multicolores confectionnés par un membre de la famille expressément pour la circonstance, où la couleur rouge domine régulièrement. On a pu également les décorer de grelots, de pompons, de rubans, de plumes ou autres ornements propres à les rendre voyants et ridicules.

L'enfilade des bas. Avant la danse, la mariée enfile les bas à l'aîné célibataire, frère du marié

L'aîné se lève et exécute alors sa danse, en solitaire, sur un air bien rythmé, de préférence un rigodon. Le manège peut durer une dizaine de minutes pendant lesquelles les assistants, faisant cercle autour du danseur, l'encouragent, lui adressent des plaisanteries et, selon le cas, lancent par terre des billets de banque et des pièces de monnaie. Parfois d'autres invités viennent se joindre à l'aîné pour effectuer quelques pas de danse. Parfois, ils se relaient pour le faire tournoyer sur place, et ainsi l'étourdir tout à fait. À la fin du rituel, qui se passe dans la plus complète bonne humeur, on recueille l'argent jonchant le parquet - dont la somme peut varier de quelques dizaines à plusieurs centaines de dollars - et on le remet aux nouveaux mariés. L'aîné retire ses bas et les conserve en souvenir.

S'il y a plus d'un aîné, on les fait danser en même temps. Il peut arriver qu'un célibataire endurci danse à plusieurs noces ; l'un d'eux a même dansé sept fois avant de se marier! Sans être absolument obligatoire, cette coutume est perçue comme telle. Celui qui refuse de s'y prêter se le fera reprocher par des propos railleurs, par une mystification, ou par une autre sanction.

 

La danse dans l'auge

La « danse sur les bas », qui semble aujourd'hui générale et en pleine vitalité dans la plupart des régions de l'Ontario français, a connu d'autres formes plus humiliantes qui sont aujourd'hui en régression. Une variante de celle-ci, la « danse dans l'auge », demeure une pratique courante et serait même la seule forme connue de ce rituel dans le sud-ouest ontarien, notamment à Pointe-aux-Roches (NOTE 3). Il s'agit toujours de sanctionner, par une danse publique, l'aîné célibataire le jour des noces de son cadet. L'aîné doit accomplir ce rituel dans une auge à cochon et, naguère, dans une cuve servant au lavage. D'apparence plus rurale, cette tradition a légèrement évolué au cours des dernières années. Ainsi, on est passé d'une vieille auge sale à une auge propre et même neuve, construite et identifiée spécialement pour l'occasion. À Grande-Pointe, non loin de là, on a signalé cette tradition vers 1988.

De l'auge à la cuve

La danse dans une cuve à Saint-Charles en 1976

C'est cependant dans la région de Sudbury que la danse dans l'auge, et ses adaptations, semble la plus répandue. Au début des années 1950, on l'exécutait nu-pieds « dans un banc viré à l'envers », au dire d'un témoin de Saint-Charles. Un autre affirme qu'elle se pratiquait dans l'auge, dans une cuve ou sur ses bas dans un banc à l'envers, entre les années 1940 et 1950, et qu'on ne lançait pas d'argent. C'est ce que confirme un témoin qui résume l'évolution de la tradition dans sa famille :
«Mes grands-parents ont pris connaissance de cette tradition lorsqu'un des frères de mon grand-père s'est marié avant un de ses frères aînés, dans les années 1940 ou 1950. Ma mère affirme qu'elle se rappelle de cette coutume durant les années 1960 quand un de ses frères avait dansé dans une auge à cochon. Auparavant, à Saint-Charles, les gens ne dansaient pas sur leurs bas, mais dansaient plutôt dans une auge à cochon ou dans une cuve de métal remplie d'eau. C'est ce que mon père a fait en 1972 ou 1973. Ce fut dans les années 1977-1978 qu'on a commencé la danse sur les bas.» (NOTE 4)

« La danse dans l'auge » en Acadie
Dans sa synthèse des traditions populaires acadiennes, l'ethnologue Jean-Claude Dupont a livré ce qui semble la première description connue de la « danse dans l'auge » au Nouveau-Brunswick. « À Cocagne, à Richibouctou, à Moncton, à Memramcook et à Shédiac, un musicien jouait un air et la vieille fille devait danser dans l'auge à cochon, entré[e] dans la maison pour la circonstance. Quand c'était un vieux garçon qu'on voulait punir de ne pas s'être marié, il devait manger des galettes ou du cuisinage dans la même auge. » Cet auteur note encore : « Ces dernières années, la vieille fille doit plutôt danser autour de l'auge, et [,] lorsqu'elle s'est exécutée [,] on lui remet une bouteille de vin. » (NOTE 5) Un sondage, effectué récemment dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, a pu confirmer la tendance contemporaine à « danser autour de l'auge » et noter que l'auge contient maintenant de l'alcool, « mélange de bière et de fort », que le célibataire doit boire (NOTE 6).

 

Autres finalités du rituel

Les résultats de cette sanction sont au moins triples. Au rétablissement temporaire de l'ordre perturbé par le comportement inconvenant de l'aîné célibataire qui est la véritable finalité de ce rituel, s'ajoutent des bénéfices marginaux. Pour les gens de la noce, c'est un divertissement qui plaît beaucoup et qui est parfois programmé même en l'absence de véritable dérogation. C'est en même temps une publicité non recherchée pour la victime qui affiche sa disponibilité sur le marché du mariage. Enfin, c'est, à l'endroit des nouveaux époux, une participation financière additionnelle toujours bienvenue, qui se substitue à d'autres rituels, comme le vol du soulier de la mariée, avec lequel on passe la quête parmi les invités, et la danse avec la mariée, sur le voile de laquelle on doit épingler des billets de banque. Cette facette économique, qui n'apparaît toutefois que dans le rituel nord-ontarien, favorise peut-être la perpétuation de la danse de l'aîné célibataire.

 

Répartition canadienne et nord-américaine

La danse dans une baille à Pubnico, 1956

Les enquêtes et consultations menées ces dernières années composent une image plus cohérente de la diffusion de cette pratique sur une grande partie du territoire de l'Amérique française et elles permettent d'apprécier sa vitalité. Elle est très présente à l'ouest du Québec, surtout dans le nord de l'Ontario et du côté de l'Abitibi-Témiscamingue québécois, dans l'Outaouais ontarien et québécois, ainsi que dans la vallée du Richelieu. Elle se rencontre encore dans l'Acadie du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, dans le nord-est des États-Unis et en Louisiane, ainsi que dans le sud-ouest de l'Ontario. De plus, des expressions reliées à l'auge subsistent ailleurs dans l'Ouest canadien, le Nouveau-Brunswick, le Québec, l'Île-du-Prince-Édouard et la Louisiane. Par contre, cette danse rituelle est totalement inconnue dans plusieurs régions du Québec : la grande région de Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Cantons de l'Est. Elle serait aussi en nette régression à Trois-Rivières et à Montréal. Cette facette négative a une grande importance (NOTE 7). En somme, ce qui frappe, c'est la grande vitalité de ce rituel du mariage dans les régions périphériques du Québec et dans les milieux francophones minoritaires (NOTE 8).

Aires de concentration et formes de la danse rituelle de l'aîné célibataire en Amérique Française

 

« Danser en semelles de bas » au temps des Papineau

La plus ancienne mention canadienne de ce rituel du mariage apparaît dans la lettre (NOTE 9) que Joseph Papineau adressait de Montréal, en date du 10 janvier 1826, à son fils Denis-Benjamin. À propos de la demande en mariage récente faite à son frère André, il note les « difficultés » de celui-ci de marier la cadette Eugénie avant son aînée Adélaïde, « qui devait passer la première à peine de danser en semelles de bas ». Les futurs mariés acceptent alors de « différer leur mariage » de quelques semaines « pour ne pas préjudicier a son droit d'aînesse » et l'épistolier conclut que si l'aînée de ne marie pas, il se propose « après les noces faites, [d']aller a la Petite Nation [...] et Adelaïde dansera un rigodon en semelle de bas, je le lui promets ». Ces éléments, qui accusent l'autorité de la tradition, portent à croire que ce rituel était déjà bien établi dans la famille Papineau et que les deux frères en auraient été régulièrement témoins depuis leur jeunesse, entre les années 1765 et 1775. Si tant est que cette sanction populaire remonte aux premiers habitants de la Nouvelle-France, la source devrait donc se retrouver du côté de la mère patrie.

 

Les sources européennes

Il est certain que les deux formes principales de cette sanction, danser sur ses bas et danser dans l'auge, ne sont pas nées au Canada. Des rituels servant les mêmes fins sont confirmés en France et dans les états limitrophes de la francophonie européenne, ainsi que dans les îles Britanniques (NOTE 10). Or, en Amérique du Nord, ces traditions ne sont présentes que dans la francophonie et, curieusement, les formes européennes les plus approchantes ont été relevées en Grande-Bretagne (NOTE 11). La recherche du maillon manquant, celui qui expliquerait le passage de ces formes vraisemblablement celtes vers la francophonie nord-américaine, ne saurait reposer exclusivement sur la présence de ressortissants d'origine britannique au Canada - Anglais, Écossais, Irlandais, Gallois -, chez qui ces traditions n'ont reçu jusqu'à présent aucun écho, mais elle devrait plutôt scruter les populations celtes continentales, en particulier les Bretons, dont les affinités avec la culture celte et avec la culture française pourraient bien élucider cet apparent mystère d'une tradition qui n'a pu migrer ici qu'avec les colons français (NOTE 12).

 

La résurgence d'une tradition

La danse en semelles de bas à Ottawa

Attestée de nos jours dans presque tous les recoins de la diaspora nord-américaine, avec une vitalité variable selon les milieux, la danse de l'aîné célibataire résiste dans un monde qui croit s'être éloigné des modes de vie inspirés de la tradition. À l'heure où les familles sont moins nombreuses, souvent éclatées, parfois reconstituées, où le mariage même ne paraît plus une obligation, il est étonnant que cette sanction de l'aîné célibataire se soit maintenue jusqu'à nos jours. Plus paradoxale encore est cette forme nouvelle de recrudescence du rituel : des aînés, frères ou sœurs, pourtant unis à un conjoint de fait, sont maintenant soumis à cette sanction à l'occasion du mariage, qu'il soit religieux ou civil, de leur cadet. On a rapporté aussi des cas où la mère d'un des conjoints, qui n'était pas légalement mariée, devait s'y soumettre. Enfin, l'épanouissement spectaculaire observé dans la partie ouest du Québec, notamment dans le nord-est ontarien, manifesterait pour une fois la résurgence d'une tradition, plutôt que son déclin, ainsi que l'attachement des périphéries à la tradition et le rôle important qu'elles jouent dans le maintien de la culture populaire.

 

Jean-Pierre Pichette
Université Sainte-Anne

 

 

NOTES

1. Edward Westermarck, Histoire du mariage, trad. de l'anglais par Arnold Van Gennep, 3e éd., Paris, Mercure de France, t. II, 1935, p. 111-112.

2. Gérard Bouchard, Quelques arpents d'Amérique : population, économie, famille au Saguenay, 1838-1971, Montréal, Boréal, 1996, p. 201.

3. Témoignage de M. Paul Tremblay, 7 mai 2001; il confirme que la tradition s'est reproduite en février 2001.

4. Témoignage de Mélanie Roy, étudiante au Département de folklore et ethnologie, Université de Sudbury, 1999.

5. Jean-Claude Dupont, Héritage d'Acadie, Montréal, Leméac, 1977, p. 231-232.

6. Dans son roman Pélagie-la-Charrette, Antonine Maillet fait allusion à cette coutume, qu'elle situe deux siècles plus tôt, en 1776 : « Une fille qui passe vingt ans sans offrir sa main pourrait manger dans l'auge, comme c'est croyance et coutume au pays » (Montréal, Leméac, 1979, p. 236). D'avance, cet auteur avait expliqué l'expression dans un ouvrage précédent : « Faire manger dans l'auge - supplanter (s'applique surtout à l'amour) » (Antonine Maillet et Rita Scalabrini, L'Acadie pour quasiment rien : guide historique, touristique et humoristique d'Acadie, Montréal, Leméac, 1973, p. 119).

7. Notons qu'il reste encore quelques régions à sonder.

8. L'érosion culturelle du centre et la mémoire plus longue des marges sont à la source du « principe du limaçon », qui est exposé dans l'article « Le principe du limaçon ou la résistance des marges : essai d'interprétation de la dynamique des traditions », Cahiers Charlevoix, no 8, 2010, et qui a donné lieu au colloque international La résistance des marges : exploration, transfert et revitalisation des traditions populaires des francophonies d'Europe et d'Amérique (actes publiés dans Port Acadie, nos 13-15, 2008-2009).

9. Il s'agit de la pièce 787 de la collection Papineau-Bourassa, conservée aux Archives nationales du Québec. Voir la « Correspondance de Joseph Papineau (1793-1840) », dans Antoine Roy, Rapport de l'archiviste de la province de Québec pour 1951-1952 et 1952-1953, Québec, Rédempti Paradis, imprimeur de Sa Majesté la reine, 1953, t. 32-33, p. 227-228.

10. Arnold Van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, t. I, vol. 2 : Du berceau à la tombe (fin) : mariage, funérailles, Paris, A. et J. Picard, 1946, p. 628-635. Martine Segalen, « [c]ombinant les informations des manuels des folkloristes et les témoignages recueillis sur le terrain » afin d'étudier « le folklore du mariage à la fin du XIXe, et celui d'aujourd'hui », ne fait aucune allusion à ce rituel : voir Martine Segalen, Nuptialité et alliance : le choix du conjoint dans une commune de l'Eure, Paris, Maisonneuve et Larose, 1972, p. 111-120; il est aussi absent de son plus récent livre : Éloge du mariage, Paris, Gallimard, 2003, 128 p.

11. William Shakespeare (1564-1616) en fournit la toute première mention dans une comédie, La mégère apprivoisée (acte II, scène I, vers 31-34), dont la composition remonte à 1594. Voir Les deux gentilshommes de Vérone, La mégère apprivoisée, Peines d'amour perdues, trad. de François-Victor Hugo, préf. et notices par Germaine Landré, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, p. 141.

12. Jean-Pierre Pichette, « De la Mégère apprivoisée au Roman de Julie Papineau : origines d'un rituel du mariage franco-ontarien », Cahiers Charlevoix, no 6, 2004, p. 224-233.

 

Bibliographie

Dupont, Jean-Claude, Héritage d'Acadie, Montréal, Leméac, 1977, p. 231-232.

Pichette, Jean-Pierre, « “Danser sur ses bas” : rémanence d'une sanction populaire dans le rituel du mariage franco-ontarien », Cahiers Charlevoix, no 5, 2002, p. 229-311.

Pichette, Jean-Pierre, « De la Mégère apprivoisée au Roman de Julie Papineau : origines d'un rituel du mariage franco-ontarien », Cahiers Charlevoix, no 6, 2004, p. 195-248.

Pichette, Jean-Pierre, « Le principe du limaçon ou la résistance des marges : essai d'interprétation de la dynamique des traditions », Cahiers Charlevoix, no 8, 2010.

Pichette, Jean-Pierre (dir.), La résistance des marges : exploration, transfert et revitalisation des traditions populaires des francophonies d'Europe et d'Amérique. Actes du colloque national organisé du 15 au 18 août 2007 à l'Université Sainte-Anne, numéro thématique de Port Acadie, nos 13-15, 2008-2009, 478 p.

Van Gennep, Arnold, Manuel de folklore français contemporain, t. I, vol. 2 : Du berceau à la tombe (fin) : mariage, funérailles, Paris, A. et J. Picard, 1946, p. 628-635.

Ward, Peter, Courtship, Love and Marriage in Nineteenth-Century English Canada, Montréal et Kingston, McGill-Queen's University Press, 1990, 219 p.

 

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